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4 - Corée du Sud


Vous êtes à Séoul, capitale de la Corée du Sud ? Vous connaissiez ? Nous non mais aujourd’hui on a appris un peu plus.


J’ai dit maladroitement que la Corée c’était la Chine… Il y a eu des Sapiens coréens. Mais la Corée est à la pointe de la Manchourie, durant 700 ans de notre ère les Trois Royaumes y ont guerroyé sans arrêt et les influences chinoises se sont fait sentir. La Corée s’est nourrie durant des siècles des doctrines de Confucius. Nous avons trouvé les hommes très sérieux dans le Metro, leur vie n’est pas simple. En tout cas elle a beaucoup changé. Elle est tiraillée très fortement entre traditions et mondialisation. Cela vous dit quelque chose ?
Quelques chiffres d’abord pour comparer. Ce pays de l’Asie de l’est a une surface de 100356 km² (= 2 régions françaises). Entre mer Jaune et mer du Japon. Une seule frontière terrestre avec la Corée du Nord. Frontière durement acquise en 1953 après des luttes fratricides face à l’envahisseur chinois, enfin le bloc communiste tout entier. Je ne vous ai pas dit mais Séoul compte 25 millions d’habitants soit à peu de chose près la moitié de celle du pays (52 millions environ).
Un accord militaire de 1894 avec le Japon a dégénéré (1905) en colonisation dure jusqu’en 1945. La Corée a servi de réservoir de matière première, de main d’œuvre bon marché, de chair à canon à l’empire japonais. La République de Corée du Sud a mis du temps pour trouver une position stable et tenir une place enviable sur le plan international. L’énorme crise de 1997 a demandé de restructurer les conglomérats qui existaient comme Daewoo, le modèle industriel et financier devenu obsolète.
C’est chose faite bien que la crise de 2007 ait laissé des traces, mais le pays est reparti avec des taux de croissance qui feraient très plaisir en Europe (PIB +2,6%).
Le salaire moyen est légèrement inférieur à ce que nous connaissons en France mais très supérieur à la moyenne de l’Asie. L’Etat a investi sur l’innovation et la technologie: Samsung, LG, Hyundai sont mondialement connus actuellement.

Le musée National de Corée nous a raconté tout cela ce matin. Ensemble monumental au milieu des jardins qui laisse une impression de lourdeur. L’architecte a pris ses aises. Entrée libre comme dans tous les musées de la ville, sauf pour les expositions itinérantes, une aile spéciale. 











Nous y avons rencontré beaucoup d’écoliers, des tous petits et des plus grands. Les petits sont très agités, c’est marrant de les voir faire. Les institutrices font leur activité sportive pour les suivre. Les plus grands, plus réservés, dans les recoins, au calme ils jouent à la PlayStation sur leurs smartphones.

Comme toujours en Asie, ce sont les calligraphies qui nous ont intéressé. C‘est art est fascinant pour moi. Sans doute un souvenir de mon apprentissage modeste de dessinateur industriel…
Influence chinoise













L’ère préhistorique jusqu’aux influences chinoises, japonaises et indonésiennes sont présentées. Les premières pierres écrites avec des sinogrammes sont monumentales. Les peintures sont figuratives, pas d’art moderne. Poteries, vaisselle et meubles complètent les collections pour montrer l’évolution du pays. Toujours intéressant de voir un bouddha auréolé comme les saints de l’église chrétienne. En circulant vous ne pouvez que remarquer qu'il y a pas mal d’églises. 30 % environ de la population est chrétienne (protestants et catholiques).Les Bouddhistes forment un autre grand groupe puis reste l’influence ancestrale chinoise du confucianisme.
Influence du Japon

La France présente son  histoire de la mode. Les Coréennes la suivent avec intérêt...















Pour compléter ce bout d’histoire de la Corée du sud, il fallait voir le Musée de la Guerre de Corée. Le musée retrace l’unification de la Corée et montre la participation des coréens aux conflits jusqu’en 1973. Les pertes dans le pays ont été considérables. Le musée est gigantesque, stalinien. Les statues commémoratives et les moyens militaires sont présentés dans le parc. Face au bloc communiste, les Forces de l’ONU sont venues au secours des Coréens du Sud. L'aide américaine a permis de relancer très rapidement l'activité du pays. La marque US est très visible en ville. Les présentations sont assez pesantes. Les survivants sont encore jeunes et les souffrances ne doivent pas être neutres.












Beaucoup d’enfants dans les couloirs et le parc, c’est l’heure du déjeuner. Entre deux bouchées le temps de la mémoire ? En sortant nous avons croisé de jeunes recrues militaires qui venaient à leur tour visiter. Tension dans le travail, tension dans la proximité de la vindicative Corée du Nord, de quoi ne pas rire tous les jours.
 











La vie n’est pas simple tout de même entre traditions bien ancrées semble-t-il quand on sort des visites comme ce matin et que l’on lit les nouvelles. Trouver un travail pour les jeunes est un problème et ils le ressentent fortement: 10% de demandeurs d’emploi contre moins de 3% sur l’ensemble de la population. La parité homme femme n’est pas non plus réalisée, ni pour les salaires ni pour les activités. Des mouvements importants sont en cours pour une plus grande justice entre hommes et femmes. Loin d’être gagné, la société semble évoluer difficilement. 
En sortant déjeuner dans un restaurant, un peu huppé. Pour illustrer le propos, des tables de dames, nombreuses et une table de messieurs. Rires et éclats de voix, surprenant mais rassurant. Le sérieux du Metro est changé. Ils paraissent plus animés en petit comité. Les femmes paraissent tout de même les plus enjouées. 


Service original ce midi: salades commandées en plat principal. Cela vous donne droit pour deux mille wons de plus à une boisson au choix dont bière ou vin ou soda, au pain grillé aillé (mode française) et un bol de soupe, à la fin un café. Un nouveau progrès pour nous concilier la cuisine coréenne.




Il nous tardait de rentrer, Françoise avait arrangé un rendez-vous avec notre hôtesse, Meiying et son mari.  Ils sont arrivés et avaient apporté de quoi déjeuner. Nous sommes chez elle les premiers français. Nous trouvons important de partager avec nos hôtes quelques moments d’intimité. Un sentiment très particulier et encore une fois le charme a joué. 



Elle est chinoise, lui aussi mais naturalisé Coréen. Ils se sont mariés et elle est allé vivre chez lui. C’est la tradition. Souvent les dames arrêtent de travailler mais les temps semblent changer. Nous avions deviné qu’elle travaillait dans l’art elle nous l’a confirmé. Elle brode des tableaux à l’aiguille. Travail de patience et continue d’étudier. Ses cours ont lieu le soir jusque tard… 
Lui est guide de voyage pour la Chine. Les temps sont un peu difficiles, les relations avec la Chine sont un peu difficiles. Pas de travail, pas d’argent. Il parle coréen et chinois. Nous lui avons conseillé d’apprendre l’anglais pour faire visiter la Chine aux européens. D’après lui, pour le tourisme beaucoup d’asiatiques ici en Corée, chinois, taïwanais, indonésiens, pas trop de japonais et très peu d’européens.
Ils avaient apporté des plats coréens de tous les jours. Sortes de sushis avec légumes et riz, une tarte aux oignons avec des épices et les soupes traditionnelles chinoises au vermicelle. On a complété nos connaissances culinaires, au bout d’une semaine on saurait comment bien manger !
Ils sont repartis l’école les attendait. La formation est ici, je l’ai dit, une priorité à tout âge. Au passage nous avons croisé une université des femmes. Plus loin un énorme campus technologique… L’avenir ici aussi reste à l’innovation, seul moyen de changer la société dont le poids pour les jeunes n’est pas encore assez léger….

Michel Prieu
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Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
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