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23 - CHRISTCHURCH : Vie en campagne

Bonjour,

La vie a pris son sens, Françoise a pris son quartier. Elle se sent ici chez elle, Dave a fait comme toujours ce qu’il fallait. Avec sa montre au poignet si elle arrête de bouger, elle se fait secouer. Rien de la gégène mais elle doit se réveiller et marcher.

A Mairehau à 15 minutes du centre de Christchurch, vous êtes à la campagne. Nous sommes à côté du centre d’entrainement des Crusaders et proches de la première coiffeuse. En arrivant ici les deux priorités. Pour le rugby, faudra patienter les Crusaders sont au secret, défense d’entrer. Les billets en poche on les verra au AMI Stadium, samedi soir avec Dave et Maree nous serons de sortie.

Pour le coiffeur ce fut plus facile le magasin est en face le stade et à côté du restaurant où déjeunent pas mal de joueurs et le staff. Sur la manière de les rencontrer j’ai mon idée. C’est tellement simple de les approcher, pas la peine de se précipiter. Françoise est allée chez la coiffeuse, anglaise qui est arrivée à Christchurch, il y a un peu plus de deux ans. Quand on vous dit flexibilité, voyez jusqu’où cela va se nicher : elle loue trois fauteuils dans un salon plus grand qui appartient à une autre coiffeuse. Concurrence ? Allez donc, plutôt savoir-faire partagés. Une occasion pour Françoise de constater que les anglais roulent à gauche mais que vous pouvez ne pas toujours avoir la couleur que vous voulez. Ils ont aussi une autre manière de coiffer…

Entre deux stations au coin du feu et sous un beau soleil nous sommes partis vers l’Océan Pacifique nous balader. Mesurer la différence avec l'été. Tous les weekends les gens font du sport et dans la semaine c’est aussi le cas suivant comment ils jouent avec leur emploi. Les parcs aménagés sont partout, il faut juste ne pas confondre avec les terrains de sport qui sont encore plus nombreux et qui portent le même nom.


A quelques minutes de voiture l’océan nous attendait à Spencerville park. La plage des surfeurs désertée mais laissée au passage d’un groupe de cavalières. Elles avaient amené leurs chevaux et poneys avec le van de leur propriété. 

La dernière tempête a laissé quelques troncs d’arbres déchiquetés qui sculptent sur le sable des arabesques incongrues. La plage est rectiligne et la marée montante écume jusqu’à donner un brouillard léger au-dessus des vagues. Le vent ne veut pas le chasser, c’est l’hiver, on s’y est habitué.



Un moment sur la plage pour s’oxygéner, puis on a glissé derrière la dune dans la forêt. Enfin le bush un endroit pas facile à fréquenter s’il n’est pas aménagé. Les municipalités et la région n’ont pas lésiné, parcours de voiture sécurisé et sentiers balisés divers et variés.

En Nouvelle Zélande vous apprenez rapidement que « prévention » n’est pas un gros mot. En pleine campagne le parking du parc va se voir associer des WC, propres et en marche où rien n’est déterrioré. Ensuite quand vous allez marcher piste pour les piétons, différente de celle des chevaux et des VTT. Question de sécurité.














Le parc est découpé en zones pour pique-niquer, celles où vous avez l’impression de rentrer sur un fairway de golf en pleine forêt et celles plus pépères avec banc et voiture à côté. Comme cela vous pouvez faire du feu et poser le barbecue sacré. Les chiens ne peuvent se promener qu’en laisse courte au pied. Ailleurs le feu est interdit le bush est en danger.



Nous sommes rentrés au coin du feu, le soleil se couchait, un moment pour lire tout est organisé. En regardant sa carte Françoise a trouvé que le parc visité n’était pas le plus intéressant, qu’il fallait entrer par l’autre côté à Bottle Lake Forest Park.
Le lendemain avant les grosses pluies annoncées nous y sommes allés. Il fait bon, 10 degrés, une couche de plus à enlever pour marcher. La maison des rangers nous attend pour nous donner un plan. La balade est sérieuse, toujours séparée des vélos et des chevaux.






La zone forestière est en pleine exploitation. Au détour d’un chemin en zone protégée une pelle mécanique de ses gros doigts arrache les arbres un à un avant de les laisser tomber. Les haches, passe partout et scies tronçonneuses sont bonnes pour le musée. Presque personne sur le chantier. 








Nous passons des zones de plantation renouvelées mais avec des essences d’arbres diverses comme si le parc voulait jouer la variété. Passer sous les frondaisons des conifères, marcher sur les aiguilles me fait tout de suite penser à nos courses en montagne des jeunes années. Instinctivement, je ne respire plus que pour trouver le souffle d'air qui va ventiler la couche d’humus qui fait naître les champignons.












Et voilà j’en ai trouvé, cèpes pédonculés, toujours un peu acides dans une poêlée mais surtout un que je n’avais jamais vu : le white bag fungus. Une lampe chinoise en plein bois. Pas osé y toucher pour ne pas le casser.


 " Bottle  Lake ", la marre est nommée ainsi parce qu’il a la forme d’une bouteille. Depuis le dernier tremblement de terre, une partie du parc est utilisée pour recycler les débris et le limon par la région de Burwood.
Traditionnellement la forêt est active et ce depuis les origines. Bûcherons et débardeurs ont toujours travaillé dans ce périmètre. Les premiers habitants de la tribu Kāi Tahu se servaient des réserves offertes par le bush pour faire des tapis et des nattes en plus de l’alimentation de base qu’ils pouvaient y trouver. En ce moment la vie animale est réservée aux lapins et peut-être au renard dont la queue d’un n’est pas passée loin de nous. Son garde-manger est à demeure.

Bien entendu et malgré le plan, on a raté une déviation et nous avons allongé la randonnée. Nous avons longé la zone résidentielle qu’est devenue cette partie nord-est de Christchurch plutôt cossue. L’occasion aussi de parler avec des promeneurs qui nous ont accompagnés pour nous mettre sur le bon chemin. Un brin de causette pour parler de France et lui faire un peu de publicité.

Retour au rugby pour tenter de comparer la manière d’aborder le jeu entre les différentes villes. Un mail envoyé a permis de rencontrer Jamie Livingstone, le directeur du rugby du High School Old Boys Rugby Football Club. Ce pays est charmant plein de détails surprenants. Jamie nous a donné rendez-vous au Trevino’s Caffé , pour des amoureux du golf, cela ne pouvait pas mieux tomber.
Pas terminé et pas n’importe quel club, celui duquel viennent les grands coaches des All Blacks, Graham Henry et Steve Hansen toujours en poste jusqu’en 2019 pour la World Cup du Japon. Le chéri de ses dames aussi, Dan Carter
Les mails sont ici d’une fluidité incroyable en une soirée le rendez-vous été trouvé. Jamie est un grand jeune homme qui vous dit tout net que pas un joueur n’est payé. 

Le rugby néozélandais commence à l’école primaire en jouant ; au College il prend plus de sérieux dans l’apprentissage jusqu’au moment où il devient très sérieux à la High School. L’honneur de l’école est alors en jeu, au plan local mais aussi national. Jamie ne mâche pas les mots : « tous les enfants rêve de devenir All Black, pas pour l’argent, seulement pour l’honneur ». 

Pour le rugby, je vais arrêter là, on en saura plus quand on aura vu les équipes jouer. Avec ce Lycée de tradition sûrement une belle histoire à raconter.



Michel Prieu
Facebook : Michel Prieu
Email : michelprieupassion@gmail.com
Blog Rugby: variationsetideesrugby.blogspot.com
Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Email : francoise.devillechabrolle@gmail.com

2 commentaires:

  1. Vu les photos, toujours du pleasure in the church of rugby. A propos de bûcherons et débardage, je me rappelle qu'un talonneur international black (puis un autre, pilier je crois) était venu faire une pige à Romans, car en stage pour ce métier (Drôme des collines ou Vercors). Mais je ne me rappelle plus le nom... A propos de talonneur, la recommandation de S. Fitzpatrick avant la tournée des Lions : https://www.midi-olympique.fr/breve/29537-sean-fitzpatrick-met-en-garde-all-blacks.
    Bises. @+ Sergio

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  2. Il a vu juste Sergio. Les coaches du Sud ont un parcours de formation d'un haut niveau de compétence (voir le dossier sur LE RUGBY DE NOUVELLE ZELANDE). Il va être intéressant de suivre comment Vern Cotter va transformer Montpellier. Ces types ont une culture du jeu incroyable. Ils ont un vrai métier avec des années de pratique (qui leur vient de l'enfance, je donnerai mon point de vue à la fin du voyage).
    Les marches pour devenir All Black sont difficiles à monter. Je vais essayer de montrer comment on arrive coach des All Blacks, c'est plus qu'être admis membre de l'Académie Française...
    Un type comme S.Fitzpatrick a eu l'opportunité de devenir consultant, comme Wilson ou Marshall, des monstres à leur place mais ils ne critiquent pas, ils argumentent, construisent patiemment , tout le monde pousse dans le même sens. C'est l'intérêt général qui prime.
    Sur la tournée des Lions, Gatland a été meilleur coach que Hansen, chacun des supporters NZ en a pris conscience ici. Ce sera intéressant de voir le match de Dunedin contre l'Australie. Il va rectifier...
    Je crois que si on en faisait simplement la moitié, en rugby on existerait, va falloir être patient...

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