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39 - STEWART ISLAND : Premiers pas.

C’est la troisième grande île de Nouvelle Zélande (District de Southland) qui ouvre sur tout un archipel où la Nature est reine.


Le temps de remercier la dame du terminal du ferry pour ses bons conseils et le bateau est arrivé pour nous embarquer. Il fait un beau soleil pour la traversée du détroit de Foveaux. Cook est passé à côté de l’île vers 1770, sans s’y intéresser mais c’est un peu plus tard que le capitaine Stewart l’a cartographiée. Son nom lui est resté.

Le catamaran au moteur surpuissant est à peine balancé par les flots de couleur bleu profond. Nous sommes sur des hauts fonds. Le bateau file dans un jet d’écume pour une heure de traversée, le temps de fouiller les vagues pour y repérer un souffle de baleine, qui sait, il faut toujours espérer.









En partant du port on laisse Dog Island et au loin Ruapuke Island. Avant d’arriver dans la baie de Oban (Halfmoon Bay), on passe au milieu du troupeau des îles de Mutton Bird. 

L’approche est de toute beauté, le bush bien accroché au rochers forme de grappes de couleur aux nuances de vert les plus variées. Les grappes d’algues au feuilles énormes et luisantes font des colliers autour des rochers. Je crois qu’elles veulent me dissuader de pêcher. Je vais les écouter. Regarder, écouter, vivre quelques jours au rythme du vent et de la marée. Je sens à voir les choses posées que le rythme ici est imposé par le cycle de la Nature. 







Stewart Island pour sa communauté de quatre cents âmes environ, est un petit village réservé comme dans les campagnes on peut encore rencontrer et qu’il faut préserver parce que tout ici est né de la légende Maorie. Chaque rocher, chaque arbre, une feuille tombée a une histoire à raconter. A peine débarqué c’est ce que vous comprenez. Il ne sert à rien de passer ici une seule journée comme un touriste pressé.

Encore sur le bateau, vous avez déjà une vue d'ensemble du village
et on a même pu repérer notre hôtel et le super marché...


Dès le port tout est organisé, presque huilé, le mieux est de passer au Oban Visitor Center, tout ce dont vous avez besoin vous sera précisé. 


Avant toute chose, passer déposer notre petit bagage à l'hôtel
et prendre possession de notre chambre avec vue....
Au visiter center, nous y avons rencontré Kylie, qui nous a promené en nous racontant la légende l’île qu’elle aime autant le préciser. Un guide attentif dont l’anglais est parfait pour les étrangers. Elle est attentive pour nous parler des légendes qui sont l’essence de la pensée des maoris. Leur manière d’imaginer la vie ne ressemble en rien à notre pensée d’européen. Ce n’est rien de folklorique cela réagit partout encore dans la vie d’aujourd’hui, surtout dans les endroits un peu éloignés des bruits de la ville. Les mots cachent des images et parfois une légende entière, comme le moko d’un visage exprime une vie. 


Mill Creek, un peu marigot sur les bords.
La belle Horseshoe Bay, plage très fréquentée en été.

Dommage que l'eau soit si froide !!!
Autour de chaque baie, des maisons sont implantées, la communauté est faite de gens de tous les pays. L’activité est la pêche et tous les services qui vont avec, le super marché mais aussi le garage pour tout réparer. Pour le tourisme, hôtel face à la mer mais aussi maisons à partager. Attention en hiver beaucoup d’activités sont en sommeil mais pour la saison d’été pour réserver mieux vaut y penser très tôt. La sécurité des personnes et de leurs familles est aussi préparée même si à la moindre alerte il faudra se diriger vers Bluff et Invercargill. 

A Lee Bay, le rocher qui a servi à attacher le bateau des pêcheurs qui avaient attrapé l’île du Nord a donné lieu à la création d’une œuvre d’art, les maillons de la chaîne symbolise l’attachement et l’identité des peuples de Stewart Island en même temps que la solidarité avec les autres peuples de l’île du Sud. 




Kylie nous raconte les légendes 
Très belle baie, la route s'arrête ici, après le bush est infranchissable.


L’école primaire, la bibliothèque à côté du centre communal, un service mail ouvert dans la rue pour les gens de passage pour compléter la vie calme de la petite cité. Le coin où l’on peut bien manger et boire un pot avec les amis, c’est le pub qu’il vous faudra repérer.


La rue principale où vous trouverez tout. La seule rue où vous avez le Wifi gratuit..



Plus haut vers the rock pour prendre le vent et observer, le poste de police et pas moins de deux églises pour montrer que la chrétienté est bien partagée.


Pour photographier le soleil qui « rougit » comme les joues du monsieur qui voulait épouser la cousine de la dame qui malade venait de le quitter, c’est par là qu’il vous faudra aller. Vous pourrez, soir et matin épier l’astre de lumière et avec un peu de chance les aurores australes. Cela vous donne aussi une vue sur Ulva Island et Golden Bay Wharf. Tout ce que je vous dis peut-être fait à pied, même s’il y a sur l’île 27 kilomètres de route goudronnée.



La maison blanche marque l'extrémité de Thule Bay
et la fin de la route.
L’île est presque entièrement préservée et surveillée depuis qu’elle est classée comme Parc National. Au centre des visiteurs, vous êtes accueilli avec une gentillesse et une courtoisie qui vous permet de préparer toutes vos randonnées. Vous y trouvez une somme de renseignements et comment vous comporter. La lutte pour protéger les espèces natives et contrôler les prédateurs est pour le « Departement of Conservation » une lutte de tous les instants.





Après nous être mieux installé et sauté sur un fish and chips de bienvenue, nous sommes partis à la découverte des algues et de la forêt accrochée au rocher. 




Le chemin de la baie en demi-lune allait jusqu’à Acker’s Point. Point remarquable en l’honneur de ce pêcheur de baleines américain qui un jour s’est installé sur cet éperon rocheux en 1836. Il a taillé des pierres et pétri le mortier pour les assembler pour construire sa petite maison qui reste une pièce historique de l’île. Avec son épouse maorie ils ont élevé 9 enfants sur les quelques mètres carrés couverts.
Il était à la fois constructeur de bateaux, commerçant et fermier pour nourrir sa couvée. Lorsque la couronne a racheté l’île en 1864, sans ménagement il a été obligé de quitter l’île. Le capitaine Harrold et sa femme Agnès qui se sont installés dans la baie ont conservé la maison de Lewis Acker et poursuivi son travail de constructeur de bateaux. De nos jours en allant vers la pointe au milieu du bush on peut y passer.
La baie en dessous, à l’abri du vent, avec sa grève jaune aux reflets orangés comme de la glaise est un endroit d’où émane une grande sérénité. Repartir et remonter les escaliers aménagés au milieu du bush, tantôt au soleil, tantôt abrité sous l’épaisse futée.





Tout d’un coup vous débouchez sur une vue superbe difficile à quitter. Un moment pour récupérer. Entre les arbres, les fenêtres bien éclairées se succèdent sans arrêt. 



C’est le vent qui vous alerte quand vous allez arriver à la pointe que vous cherchez. Il s‘engouffre dans le sommet des arbres sans couvrir tout à fait le bruit du ressac au pied de la falaise. 
Les vagues s’écrasent en écume sur les rochers pour les souligner. 



Cette pointe est réputée pour ses oiseaux, ici le « Titi » (c’est en maori pas celui de gros minet de Walt Disney) ou sooty shearwater (puffin fuligineux), le roi de la migration. Capable de partir vers le Japon, de faire une virée en Californie et de revenir ici. Même en avion c’est moins simple qu’il n’y paraît. On nous dit aussi que le plus petit pingouin bleu (un kilo, moins de 25 cm de haut) vit parmi les rochers, mais en août il est parti pour chercher à manger. Il reviendra pour nicher.



Je me suis arrêté un long moment, le temps de monter sur le petit phare et de vous préparer du mieux que je pouvais une vidéo souvenir. Je suis obligé de me pincer en pensant que je suis arrivé jusque-là parmi les quarantièmes rugissants. 

 https://youtu.be/SrKJODMJCmg
Le soleil commençait à baisser et les nuages gris arrivaient donnant une lumière particulière difficile à qualifier. Le vent avait aussi forci préparant un épisode de pluie, pour donner de l’eau aux habitants d’ici. La collecte des eaux de pluie est importante et de grandes citernes sont un peu partout implantées. Une autre ressource à apprendre à protéger.


Doucement je suis rentré un peu fatigué mais rempli d’énergie pour vous raconter ce que l’on a trouvé à pied.



Michel Prieu
Michel Prieu
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Blog Rugby: variationsetideesrugby.blogspot.com

Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Email : francoise.devillechabrolle@gmail.com

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