43 - LES CATLINS

La traversée va être un peu plus dure, on nous invite
gentilment à rester à l'intérieur... pas de photo !!!

Retour à Bluff un peu mouvementé, le vent avait forci et la mer était plus grosse. Le ferry dérivait et le capitaine corrigeait sa course en permanence, pas le temps de discuter avec les passagers avec le vent dans le nez. 

Pour prendre le chenal du port, il doit bien viser, jouer avec les vagues et tout d’un coup calme plat, Bluff Hill coupe le vent, la manœuvre devient plus facile.

Formalité de récupération du matériel, nous étions nombreux sur le ferry, discussion à l’arrivée avec Ngara des îles Cook pour lui transmettre des nouvelles.

Invercargill toujours aussi tranquille et pour trouver à manger, il a fallu chercher. Heureusement nous étions en voiture sinon nous aurions marché longtemps. Françoise a fini de mettre au point la journée du lendemain. C‘est compliqué d’organiser quand tout est beau, alors elle a pesé, calculé pour une belle journée.



A neuf heures pile, on rendait la clé, grand frais, mais un beau soleil s’était levé. Nous l’avions commandé. Vous vous imaginez passer dans cet endroit si réputé par un temps couvert ?

Premier arrêt pour Waipapa Point. Petit phare devant l’immensité. Sur une butte mais au milieu des marais. Une surprise nous attendait. En pays écossais dès qu’il fait beau on peut paresser sur la plage. Et c’est comme ça que l’on a trouvé un lion de mer solitaire qui se dorait. Pas dérangé, on s’est approché ignorant le danger.

Peu de touristes à cette époque mais nous en avons trouvé qui comme nous venaient de Stewart Island, on a laissé le lion faire sa sieste. Couché il reste impressionnant.

Retour sur la piste, les pluies des semaines passées ont fait des dégâts des chemins sont coupés, des pans de montagne éboulés. 

Ici, contrairement à aujourd'hui, le vent doit sévir les arbres ont pris le pli.....

Nous sommes partis pour Curio Bay. En fait au bout du camping c’est un promontoire. Vous butez dans les barrières qui signale la falaise. Au bas les vagues s’écrasent sur les rochers à droite comme à gauche face à l’océan. Quand vous vous retournez, la plage magique de sable fin dessinée en fer à cheval. C’est là que Mervyn a demandé la main de Rosemary. Elle a accepté, vous savez d’où ils viennent et tout ce qu’ils font.

Nous allions partir quand les cris d’un(e) mouette ont couvert le bruit des vagues. Dressé sur son piquet il criait après sa femelle qui avait accepté les avances d’un copain de celui qui la rouspétait…, ça s’est arrangé mais il a fallu s’en mêler. 

Nous avons employé une expression bien française " Vos gueules les mouettes " !!!
Et elles ont compris ....

Près de l’eau ou sur les collines il y a toujours quelque chose à regarder. 

Même une belle auberge tenue par des dames qui…parlaient. On les a peu dérangées, le café était bon et le muffin parfait. 

Un petit Trianon Néozélandais, avec moutons et poneys..

L’étape suivante c’était McLean Falls, avec un peu de marche pour se délasser. Attention, ici, aussitôt engagé sur le chemin vous changez de vie, vous êtes dans un décor de cinéma. 

Le bush a créé le scénario de la séquence dont vous êtes l’acteur. A chaque virage le décor change comme par magie. 




















Tout d’un coup il a mis la musique, un merle ou un tui et maintenant l’eau qui cours à nos pieds. Elle saute de rocher en rocher dans une écume allant du jaune au marron foncé. Impossible de voir s’il y a des truites. Peut-être pas grosses mais je crois qu’elles sont cachées.

Au milieu de ce décor, la main de l’homme a mis des sécurités pour ne pas tomber. Pas étonnant que le Seigneur des Anneaux ait été tourné dans cette région. Les chutes ne jurent pas dans le décor, l’eau habille les parois de rochers d’un beau drapé presque régulier.

En descendant le soleil fait apparaître des fleurs mais aussi des animaux, un canard ou un crocodile selon votre humeur. Et toujours ces arbres torturés par le malheur du monde.

Entre la mer et les collines on ne choisit pas mais pour déjeuner sur le pouce autant avoir un parking panoramique. Je ne sais qui était cette Florence (une vache était dans le pré...) mais elle a un joli point de vue sur sa colline.

Plus loin retour au cinéma, cette fois c’est film d’horreur, des arbres creux pour cacher les enfants qui ont peur des loups garous le soir venu. Heureusement entracte avec le seigneur des pigeons, vert et blanc mais qui ne bronche pas sur son arbre flexible. Il mangeait les feuilles naissantes. On n’a pas entendu l’arbre qui hurlait à cause de la cascade d’eau.

Papatowai Falls est moins majestueuse que Mc Lean mais elle a son charme, étagée comme un orgue en construction. La journée avançait il ne fallait pas trop traîner. Le chef lumière de notre équipée se rapprochait du soir, il allait fatiguer.

Passage à Owaka pour prendre de l’essence et un petit café. Des fois vous vous dites que dans le commerce il y a quelque chose de cassé. Jusqu’à présent cela ne nous était jamais arrivé mais pour mettre nos détritus à la poubelle dans cette station, il fallait payer. Surprise qui peut se comprendre si l’on ne consomme pas, mais ce n’était pas le cas. Colère rentrée, mais nous n’avons rien jeté, ce n’est pas l’envie qui nous manquait.

L’étape nous amenait cette fois à Nugget Point. Comment dire..., le point d’orgue est là, juste à cet endroit. Si vous devez venir dans ce pays et visiter les Catlins ce que beaucoup de néozélandais ne feront jamais, faites comme nous passez par le même chemin. Sinon quand vous avez vu Nugget Point le reste pourrait vous paraître fade. 

Cette pointe au-dessus des falaises vous prend aux tripes, le soleil et le vent vous portent vers le sommet et vous vous dites que vous attendriez bien une tempête au coin d’un rocher. Les vents des années ont coiffé les arbres comme des jeunes brillantinés ?  Un côté rasé et la mèche de l’autre côté. Pour les « djeuns » c’est dans le vent mais pour les arbres quelle majesté ! 

Simplement regardez...

Cathy et Graeme nous attendaient, je serai bien resté encore un peu. Pour sortir des Catlins la porte c’est Balclutha. Clutha River a bien grossi depuis que nous l’avons quittée à Wanaka. Elle est large, calmée, elle arrive à la fin de son périple à travers monts et plaines.

Plus loin c’est Dunedin. Le soir tombait encore une beauté. Le studio était déjà chauffé. Nous sommes super gâtés, ensemble fonctionnel parfait. Vue imprenable sur Dunedin. Le soleil s’est couché, nous on a discuté et l’apéritif de bienvenue improvisé a duré. On a failli en oublier de dîner.

Bien installés demain sera un autre jour, mais si vous venez dans l’île du Sud après Wanaka et Stewart Island ne ratez pas les Catlins, vous le regretteriez. Nous ce soir on ne sait pas bien comment classer les belles choses que nous avons rencontré. Une seule chose est sûre, on a bien fait de venir…

Michel Prieu

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