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53 - WANGANUI : Une avancée fleuve

Depuis deux mois nous partageons le plaisir que nous avons eu de découvrir les magnifiques paysages de la Nouvelle Zélande et parallèlement de vous parler un peu de rugby.
Ce rugby qui s’il est pour beaucoup dans l’image de ce pays, n’en est qu’une toute petite partie. Une organisation structurée et bien huilée qui fait son succès. Alors que nous essayons en Europe et particulièrement en France de tenter d’avoir une approche professionnelle, Les Néozélandais proposent d’abord un projet d’éducation sportive et ensuite les enfants font leur choix. Tous ne jouent pas au rugby loin de là, mais ceux qui décident d’y jouer trouvent des avantages par rapport aux autres, ils appartiennent à une organisation d’élite.

En termes d’élite la venue à Wanganui n’est pas fortuite. Dans ma recherche sur ce pays j’ai dit plusieurs fois qu’un terme pouvait la résumer : flexibilité. Ce terme moderne que l’on ne veut en France qu’associer à précarité. Ce n’est pas faux mais si vous associez ces deux termes à responsabilité vous pouvez sans crainte affronter le monde entier tel qu’il est. Les Néozélandais avec cet esprit-là ont ouvert des portes importantes depuis bien des années, ils s’adaptent à ce que leur propose le monde, d’autant qu’ils ont pour clients et fournisseurs privilégiés les pays d’Asie et ce qui est encore le Commonwealth, au contour libéral s’il en est.



Pays moderne où pourtant je reste amusé de constater l’attachement de ses habitants aux choses du passé. Travail de mémoire ? Un brin de nostalgie ? Souci d’éducation des plus jeunes ? Les musées nous parlent de la vie, chaque ville a le sien ?  Cela se voit même dans la rue en plus du musée. 



A Wanganui aussi, les vieilles voitures vous en croisez le dimanche, rutilantes, bien apprêtées mais aussi pour travailler. Ou encore le tramway, frère de celui de Christchurch mais plus fatigué, il ne fonctionne que le dimanche. Mais cet attachement au passé n’empêche pas les idées neuves de percer.




















« La Nouvelle-Zélande a été le premier pays à attribuer le droit de vote aux femmes, et le seul à le faire au XIXe siècle. Ce droit fut obtenu après une pétition d’une impressionnante ampleur : près d’un quart de la totalité des femmes adultes du pays l’ont signée.La Nouvelle-Zélande adoptera le suffrage universel en 1893, permettant aux femmes (y compris les femmes maori) de voter lors des élections législatives dès cette année-là. Toutefois, les femmes ne seront éligibles qu’à partir de 1919 ».


Kate Sheppard, suffragette incontournable
de l'époque en Nouvelle Zélande.
La france s'est réveillée en 1944 !!!




















Cette année 2017 vient de voir aboutir une revendication du peuple maori qui date de 150 ans. Il se pourrait que dans l’avenir ce soit un acte aussi important que celui rappelé ci-dessus. Il concerne l’environnement. 
J’ai passé ma vie dans l’industrie et je sais tous les déchets qu’elle peut créer et qui furent parfois sans vergogne rejetés dans les eaux où les enfants se baignaient. Jusqu’au jour de 1982 où, à la tête de l’organisation d’un projet d’automatisation des ateliers, le groupe de pilotage a décidé qu’aucun déchet créé par l’augmentation de la production ne serait rejeté. Le projet a ma modifié ma vision de l'opération et en même temps il a changé de dimension. Nous nous sommes occupés des ateliers en intégrant d’écologie et surtout d’écologie humaine.
Manière peu écologique de nourrir le bétail....
L’écologie fait débat vous le savez. Elle gêne du monde aux entournures, empêche de faire n’importe quoi. Pourtant c’est cette « science » qui nous sauvera, j’en suis intimement persuadé tellement elle est en mesure de nous faire faire des progrès. Les politiques n’en sont pas persuadés mais des ingénieurs, des chercheurs ont trouvé des solutions plus élégantes que celles qui ont produit des dégâts considérables qui d’ailleurs se perpétuent.


Pourtant des hommes se battent pour que la Nature ait une protection. Certains précurseurs américains depuis plus de 40 ans avaient émis l’idée que pour les sauver des attaques désordonnées des hommes les forêts, les fleuves, des « lieux naturels », volcans, îles..., pourraient se voir attribuer des droits juridiques comme vous et moi. 





Depuis le 16 mars 2017, le Whanganui, troisième plus long fleuve de Nouvelle-Zélande, a été reconnu comme une entité vivante, ayant une personnalité juridique.


Après 290 Km, le fleuve Whanganui se jette dans la mer de Tasmanie à Wanganui.
Le fleuve Whanganui est devenu une entité vivante, comme le souhaitait la tribu maorie qui habite le long de cette rivière qui prend sa source dans le Parc National du Tongariro.
Avancée politique importante mais aussi reconnaissance de la différence de mode de pensée européen et maori. Les mythologies ne sont pas identiques.
Le Whanganui est considéré comme sacré. Depuis plus d’un siècle – la bataille a commencé en 1870 - cette tribu lutte auprès des tribunaux pour que ce fleuve soit doté d’une personnalité juridique. Le fleuve est devenu une « entité vivante ».
Avancée importante car il aura comme chaque citoyen des droits et des devoirs. La justice reconnaît aussi par ce jugement l’attachement ancestral des maoris à leur fleuve. C’est un grand pas pour sa protection. 
En cas de plainte le fleuve se verra défendu en justice par deux avocats, un maori et l’autre du gouvernement. C’est une fin de combat encourageante.

Une partie de l’histoire de ce pays, voilà pourquoi nous avons fait étape ici. J’en ai profité pour pêcher d’abord près de la ville mais je me suis embourbé.


Les quais du Whanganui sont aménagés du côté ville rive droite. L’antique bateau à aubes restait à quai, l’hiver bien des activités sont fermées.



Une superbe boule d'acier symbolise la course du fleuve sur le globe terrestre surveillé un peu plus loin par un pigeon qui a trouvé une boule.





















Nous cherchions à rejoindre la pointe de l'estuaire, mais nous n'y sommes jamais arrivés. Les chemins ne sont pas aménagés et se perdent en arrivant à la plage. Les amoureux du motocross et du quad doivent se régaler, les chemins sont tracés. Avec le bruit des vagues, le dimanche ce ne doit pas être facile de s'entendre pour parler. La plage? une réserve pour les sculpteurs sur bois, complètement encombrée. le fleuve en colère les a amenés, l'océan les a rejetés. Ils attendent d'être triés, Françoise rêve de s'y lancer...



A l’auberge où nous logions pour confirmer ce que je disais un groupe de garçons de la High School de Picton venait jouer le tournoi National de Hockey sur gazon. Pour 15 ans solides jeunes gens.
Pour mieux voir comment était la rivière je me suis engagé un soir sur la route qui la suit au milieu des collines comme celles que l’on a trouvées depuis Tauranga. Whanganui a taillé les massifs et poursuit son travail de sape. Les dernières pluies ont taillé des brèches importantes sur les berges mais aussi sur des pans entiers de montagnes. Les routes par endroit sont endommagées. Pour ces dégâts le fleuve sera-t-il attaqué ?


Sur la route étroite, plusieurs fois j’ai dû me garer ou dépasser comme il ne faudrait jamais pour laisser passer des camions chargés de bois fraîchement coupé. C’est quand que la forêt sera aussi dotée d’une personnalité juridique ?








Ici comme vous l’avais vu, le bois est exploité de manière systématique. La forêt si elle est belle n’est plus native, les esprits maoris en sont-ils partis ? Les dégâts que notre besoin de consommation nous conduit à continuer, mériterait réflexion. Une tribu maorie et un pays ont trouvé un premier accord pour le Whanganui, comment poursuivre cet effort, maintenant qu’une avancée s’est manifestée? 

La ville en soi n’est pas grande et mélange comme on l’a vu ailleurs dans ce pays ses zones commerciales et industrielles avec une proximité des habitations qui montre qu’elle a grandi petit à petit. Pour le touriste tout est aménagé mais il en reste pas mal à peaufiner. Beaucoup de renseignements ne sont pas complets, la fermeture des musées n’est pas immédiatement signalée. Pour trouver ce que l’on voulait, il a fallu se promener. 

C’est bien tombé le parc au bout de Victoria Street est un lieu de sport et de rencontre en pleine ville. Le tour du lac permet d’admirer les fleurs et les arbres mais aussi les dames qui font leur jogging, on en voit toute la journée… Peu essoufflées ce qui me montre qu’elles sont entraînées. On ne sait pas très bien où sont les messieurs. C’est sûrement parce qu’ils sont sortis alors que nous étions rentrés.






































On a fini par trouver l’annexe du Musée Maori, un hasard (si vous croyez qu’il y en a) , on l’a dit à la dame du musée  mais on ne pouvait prendre de photo, alors visite rapide de courtoisie et puis on est parti…
Cette visite en pays maori ne se passe pas comme je l’espérais, pour trouver les informations, il faut ramer, mais je n’en doute pas , on va y arriver!


Michel Prieu

Facebook : Michel Prieu

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Blog Rugby: variationsetideesrugby.blogspot.com

Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Email : francoise.devillechabrolle@gmail.com


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