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26 - CRISTCHURCH : Maori Expérience 1



Hoa hi,
Je garde un souvenir ému de notre visite en plein bush australien entre Uluru et Alice Springs d’un moment émouvant de « Aborigene Experience ». Pour la première fois du voyage un couple de métis tentait de jeter un pont entre leur culture si particulière et celle du monde occidental. Ce fut un moment du voyage que je n’oublierai pas et sur lequel je reviendrai dans quelque temps.


Le temps de faire mieux connaissance avec la « Maori Expérience ». Elle n’est pas plus facile à décrypter pour nous européens même si elle nous a impressionné plus d’une fois sur les terrains de rugby. Le Musée Te Papa de Wellington est un ambassadeur de l’esprit Maori et permet au visiteur de comprendre comment il est resté vivace.


A peine avait vous vu la proue du waka Tauhunu, même sans son balancier, vous vous dites que les maoris sont des marins courageux. Affronter les mers comme ils l’ont fait en venant des îles polynésiennes montre en plus des capacités de navigation hors du commun. Ces coquilles de noix effilées même avec balancier n’ont rien d’un insubmersible naviguant en toute sécurité.



Je reste admiratif de ces peuples qui ont émigré pour trouver de nouvelles terres il y a des milliers d’années comme de Socrate qui avec presque rien trouvait des idées qui aujourd’hui encore gardent leur véracité. Je préfère penser que se lancer ainsi sur les mers, se mettre en grand danger venait de leurs rêves plutôt que d’une nécessité, la famine voire d’un exil forcé. Je ne suis pas sûr du tout d’écrire quelque chose de vrai. Mais je sais trop le poids de la famille et pire encore du clan, quand vous n’épousez pas les règles édictées par vos aînés. A croire que malgré les révolutions la féodalité est toujours d’actualité.





Toujours est-il que le premier maori a sculpté son canoë avant d’embarquer et que petit à petit les condisciples qui ont suivi était polynésien. Comment cela fut-il possible ? Les mers n’avaient pas la même hauteur d’eau. Comment le sait-on ? Grâce aux hameçons. C’est le point de départ, mais avant ce point, qu’est-ce qui existait ? Les îles Fidji, Samoa, Tonga étaient de culture Lapita comme la Nouvelle Calédonie. L’origine de cette poterie se trouve en Nouvelle Guinée. Elle est caractérisée par des couleurs vives…

Une fois installés plus de 1000 ans avant notre ère la culture polynésienne s’est développée et la poterie a été oubliée. En bord de mer facile d’imaginer que les îliens devinrent avant tout des pêcheurs et créèrent des hameçons. Ils en eurent besoin pour se nourrir durant la traversée et les utilisèrent encore durant leur séjour.

L’histoire de l’origine de la Nouvelle Zélande est assez floue car essentiellement orale. Ce ne sont que des recherches récentes avec l’arrivée des européens et l’éducation qu’ils ont apportée que les premiers éléments d’histoire ont été découverts par les archéologues. C’est ainsi que des hameçons polynésiens ont été retrouvées avec de petites haches artisanales similaires à celles trouvées en Polynésie. L’arrivée des colons  primitifs se situe entre 950 et 1230 après JC, les chercheurs sont assez d’accord sur ces dates aujourd’hui. J’aime penser que Aotéaora est un pays tout neuf. 

Le premier navigateur qui jeta son ancre sur l’Ile du Nord à Porirua selon l’histoire est Kupe. Fin navigateur car il retourna sur la mystérieuse Hawaiki (la tradition orale de dit pas où elle est réellement) pour partager ses connaissances et enseigner  la route à suivre pour retrouver la Nouvelle Zélande à ses frères de la tribu Ngati Toa. Une coquille de noix de coco pour tout GPS, et cette extraordinaire connaissance des étoiles pour se diriger. Une foi inébranlable en l’avenir et une compétence rare. Un pionnier.


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Restons 2 minutes sur le GPS Coconut..
Recette : mettre de l'eau au fond de la noix jusqu'à la ligne de trous, pour  obtenir une surface horizontale similaire à la mer. Par un des trous, viser l'étoile de votre choix en fonction de la route à suivre, cette étoile doit apparaitre  dans le trou du haut. Vous obtenez un angle que vous devez conserver tout au long de votre voyage, en tenant compte bien sûr du mouvement de l'étoile dans le ciel durant la nuit.... Facile Non ??? et puis on s'en fout, maintenant il y a vraiment le GPS.... FD













Plusieurs  wakas se mirent à l’eau pour ce lointain voyage et les maoris s’installèrent principalement sur les côtes de l’île du nord, au climat plus hospitalier que celle du sud de la Nouvelle Zélande. La vie s’est organisée et le téléphone arabe a joué. Plusieurs autres tribus se sont implantées. La Terre de Nouvelle Zélande est accueillante pour les nouveaux arrivants. Cela n’a pas vraiment changé dans la vie moderne. Les Polynésiens trouvent ici encore un asile pour étudier et travailler.



Depuis les origines, les polynésiens sont des guerriers et les luttes ont été nombreuses entre les tribus. Lors de conflits importants, ils auront des comportements cannibales. Les tribus se faisaient la guerre pour exister. Certaines tribus disposaient de la plus grande barque de guerre pouvant atteindre 120 rameurs armés. Entre deux conflits ou entre tribus qui coopéraient,ils firent du commerce cependant, du troc principalement.



Le mode de pensée des maoris n’est pas similaire à celui des européens. Leurs traditions orales font appel à la fois aux dieux et aux ancêtres. La souplesse du langage leur a permis d’adapter ces deux modes de langage à leurs nouvelles implantations. Ce qui entraîne des différences de dialectes d’une part entre les différentes régions et d’autre part des différences dans les comportements.Loin de leurs origines une mythologie et née de ces pratiques orales avec le temps.Elle vit encore.
Leur arrivée va bouleverser l’écosystème des îles de Nouvelle Zélande. Principalement implantés sur les côtes, ils vont explorer les terres pour y trouver des matières premières pour les constructions. Ils vont chasser dans un premier temps puis importer deux espèces, le chien et le rat polynésien pour se nourrir. La chasse va accélérer la disparition des espèces d’origine. Ce qui semble aujourd’hui être pour eux un grand regret.

La vie s’organise autour du chef de tribu et de la famille. L’artisanat de développe, pour créer les outils de guerre mais aussi les ustensiles de travail. La forêt est détruite pour construire et se chauffer. Faire les canoës et les embarcations. Cette déforestation est spectaculaire.



Au plan culturel , la musique , les chants, la poésie sont les activités de la salle commune de la tribu, la maison individuelle de la famille est relativement petite. Le travail de décorations se fait avec les plantes du bush pour les habits comme pour les nattes ou les tapis. Le Moa immense type d’autruche a été exterminé pour tout ce qu’il porte sur lui, plumes, viande, os, et peau. Les artistes sculptent le bois, l’os et les pierres. Les références aux dieux et ancêtres sont partout.




Le premier navigateur européen à pointer l’étrave de son bateau est Abel Tasman en 1642, mais il est obligé de repartir tellement les autochtones sont agressifs. IL en sera de même pour James Cook en 1769. 










La vie rurale se développe petit à petit et les premiers contacts s’opèrent avec les pêcheurs européens qui viennent pour la pêche à la baleine et de phoques aux environs de 1780.



Des coopérations naissent des premiers échanges. Les maoris apprennent à apprécier les pêcheurs et leur organisation. Des armes sont offertes pour le troc d’armes. des chefs ambitieux ont alonso de nouveaux atouts; parfois des européens deviennent des mercenaires enrôlés par les tribus qui se font la guerre. Les armes, mousquets en particulier donnent des avantages considérables face à des armes traditionnelles.


Les missionnaires anglo saxons sont devenus très actifs dans la région et les maoris se convertissent. Ils sont très religieux de tradition et optent par le monothéisme qui en même temps organise la vie de la famille et de la communauté. 



Les conflits se multiplient et la couronne d’Angleterre subit des pressions pour venir mettre de l’ordre dans la zone. Comme les français et les néerlandais étaient en négociations plus ou moins avancées mais qu’ils étaient repartis prendre les ordres de leur roi, la Reine Victoria  envoya William Hobson avec les pleins pouvoirs pour mettre fin à la zizanie. 
Dans le même temps la Reine fit campagne pour que des colons britanniques décident de venir en Nouvelle Zélande à partir de 1840.

Face à l’hostilité des maoris Hobson prépara le traité de Waitangui. Ce fut en fait rapidement ficelé à l’avantage des anglais. Les premières signatures furent faîtes avec les chefs de tribus du n Nord qui avaient avantage à se rapprocher des britanniques. 



Ce fut beaucoup plus dur et bien plus long pour faire signer tous les chefs de tribus. La traduction faite par les premiers missionnaires n’étaient pas très correcte et aujourd’hui encore des interprétations sont encore possible. Ceci est très bien expliqué au Musée National de Wellington (avec une pointe d’acidité) et l’influence de la culture maori reste très forte dans la vie moderne de la Nouvelle Zélande.


Cela se voit dans la rue, au stade dans les quartiers comme dans les écoles. A l’école primaire les deux langues peuvent être utilisées pour l’enseignement. Certains enfants parlent couramment le maori dans leur famille et apprennent l’anglais relativement tard dans les régions maoris, Taranaki, New Plymouth, Hamilton, Rotorua…

L’arrivée massive des colons s’est faite entre 1840 et 1890. Les colons n’ont pas fait dans la dentelle pour s’approprier terres et forêts. Les maoris ont été traitreusement spoliés de leurs droits. Tous ces actes amenant des révoltes dans le Waikato réprimées sévèrement. Les maoris n’ont cependant jamais baissé les bras. Des chefs de tribus se sont battus puis d’autres avec le temps et l’éducation sont devenus des hommes politiques pour continuer la lutte pour retrouver leurs droits.  






La population maorie n’a pas vraiment décliné et un noyau important est resté en place sans métissage avec les européens jusqu’à sa renaissance dans les années 1960. La lutte pour les droits des peuples autochtones signés en 2010 à l’ONU va encore changer la vie des communautés de Nouvelle Zélande.
Tout cela se ressent dans la vie Néozélandaise, il y a une équipe a All Black toutes communautés confondues selon les règles de World Rugby mais il y a une équipe All Black Maorie où tous les joueurs sont d’origine maorie. 


Les régions selon les origines de ses tribus ont des particularités dans les gestes de tous les jours et beaucoup de jeunes gens tiennent à ce que des traditions se perpétuent. Ce n’est pas l’avis de tous cependant, ceux-là considèrent que les européens ont apporté de l’organisation dans la vie civile et la paix également. La Nouvelle Zélande n’est pas seule sur l’échiquier du monde moderne et subit son évolution. Sans ignorer les difficultés qu’elle peut rencontrer au plan économique, sur le plan social et de la vie quotidienne la flexibilité est présente partout. C’est une qualité remarquable de ce pays.
A le parcourir depuis deux ans il semble qu’il ait fait son autocritique par rapport aux errements initiaux de la vie des colons. La participation aux guerres de l’empire britannique a rapproché les populations qui ont donné leur vie dans les conflits mondiaux. Le devoir de mémoire est ici très fort. D’autant plus que la mythologie née du peuple Maori a gagné une part des habitants d’origine des autres pays. 
Les erreurs commises avec la déforestation ont été remplacées par une ouverture assez rapide vers l’écologie stigmatisée pour la France par la lutte contre les essais nucléaires dans le Pacifique. Cette cristallisation a permis dans les urbanisations a poursuivre les efforts fait pour conserver d’immenses parcs aménagés et entretenus dans toutes les régions. Le bush Néozélandais est très particulier pour la flore comme pour la faune. La lutte pour retrouver un équilibre de la biodiversité est engagée depuis longtemps maintenant.  

Les aspects de l'écologie se lisent un peu partout et ont souvent pour origine les instances administratives locales ou nationales mais à chaque fois des maoris sont impliqués dans ces décisions à la fois techniques et culturelles. Une part des deux dans la page qui suit...

A suivre...

Michel Prieu
Facebook : Michel Prieu
Email : michelprieupassion@gmail.com
Blog Rugby: variationsetideesrugby.blogspot.com
Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Email : francoise.devillechabrolle@gmail.com





1 commentaire:

  1. Ça y est, je passe à Grand Frais pour acheter une Noix de Coco..... au cas où Mon télémètre au laser me ferait défaut sur un parcours🏌️‍♀️🏌️‍♀️

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