17 - WELLINGTON : Balades à Trentham

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Ce ne serait pas juste de témoigner des seuls matches de rugby quand on reste à Silverstream. Vous l’avez compris tout de même quand vous parlez avec quelqu’un ici il n’est cependant jamais loin. Quand vous regardez au loin non plus d’ailleurs, l’horizon peut être barré d’un H. H comme honneur ou heureux.

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Ce matin j’ai fait la même balade que vendredi, le Memorial Park de Trentham était vide juste animé par les dames qui promenaient leur chien. Ce matin tout avait changé, les messieurs avaient pris le relais. Les chiens étaient plus sales. Vous aurez compris que pour draguer, c’est pas le dimanche. Il faut juste choisir les chiens.

Chemin faisant j’ai allongé le pas pour voir le champ de course. J’aime les courses de chevaux et je sais que le "horse race" de Trentham est un des plus coté de Wellington. Mais ce matin dans le frais un s’entraînait, accroché à un pickup. Trot léger puis cadence plus élevée, du cardio comme pour les hommes. 

 

 Quand je suis arrivé au bush de Brandon tout était encombré. Des voitures partout, des parents excités, tous les terrains de rugby occupés. Les plus  vieux devaient avoir 12 ans, les plus jeunes 6. Sur les terrains de foot pas âme qui vive. Une illustration sportive de la ségrégation dans une religion.

La marche ça me fait réfléchir et je pensais à Wellington. Pas l’illustre amiral, la capitale de Nouvelle Zélande. Je ne vous ai pas encore dit combien c’est sympa d’y vivre. C’est calme, pas ou peu d’embouteillage, pas de stress apparent… Le temps pour rencontrer les gens.

C’est ce qui nous est arrivé vendredi. Samir que vous avez connu au Musée Te Papa, nous avait invité à prendre café au 4^ème étage du musée. Du coup on a fait connaissance de son épouse et on se reverra dans la semaine pour passer un moment. Plein de questions à poser. On a découvert qu’il était intime de notre ami Fadi parti en Australie auprès de son papa souffrant. Avec tout ce que l’on vous dit vous avez compris que la famille ici à toujours son importance. Dans quelques temps nous serons plus précis avec la vie du pays.

SPORT SCIENTIST

Un autre rendez-vous nous attendait en soirée. Un petit jeune, Français, expatrié parce qu’il a un nouveau métier qui chez nous n’est pas encore connu, ni compris. Pourtant il a étudié en STAPS comme Aline et Arnaud, mon plus jeune fils. Mais il voulait être préparateur Physique et a continué à l’Université. Avec ces GPS et ses ordinateurs c’est monsieur « Sport Scientist » chez les Hurricanes. Pris en stage pour voir comment c’est cette nouveauté. Faites-vous une idée du talent de l’équipe Haute Performance de la Franchise de Wellington de rugby en regardant jouer les frères Barrett, les frères Savea, Laumape…. Tous jeunes, jouant à fond pour le plaisir, humbles et décidés.

Il faut tirer plusieurs leçons de cette observation. L’innovation : le staff de cette entreprise n’en a pas peur. Ils font confiance aux jeunes pour jouer. Aussi pour apporter leurs idées regardez leur mine en cours de match). Ils sont champions et pourtant chaque jour, ils cherchent à progresser encore. Le staff prend soin de son personnel comme je vous le montrerai la semaine prochaine… 

Donc avec Raphaël, on a passé un bon moment autour d’un fish and chips et lui d’un sandwich. Moment passionnant d’entendre un gamin dire qu’il est parti parce qu’on ne lui propose rien alors qu’il a l’avenir des autres dans les mains. Ce qu’il sait concerne la santé aussi bien que la performance et même la santé. En tout cas cela nous a bien branché. 

Café plutôt branché de l'hôtel bristol.
Des habitués réchauffés boivent leurs bières dehors....
Décidément nous n'avons pas le même thermostat !!!

On va le revoir lui aussi dans la semaine à son boulot… Enfin sa passion car il est en stage, pas payé. Une sacrée dose de foi dans son projet. Il n’est pas le seul vous le savez, les autres étaient, jardinier, avocat, chef de rang. Ils ont choisi leur destin, responsables de leur vie, loin de leur pays… Dommage, c’est plus dur qu’il n’y paraît, mais j’en suis ravi pour eux.

TAWA

La chance que nous avons ne s’arrête pas là. Françoise tousse et mouche tout le temps, j’ai dû partir en urgence chercher des mouchoirs. Les huiles essentielles sont en bataille elle a dû rester un peu au chaud. J’ai fait un saut à Tawa, suivre une rencontre entre de Jubilee Cup contre Petone RC. 

Tawa est sur la route de Porirua. La Nouvelle Zelande est zébrée de dorsales abruptes. Le bush les envahit entre Lower Hutt et Tawa, la colline de Belmont est une vraie barrière

Le terrain de Tawa est tout sauf un stade rupin. Le terrain n’est même pas plan. Un terrain d’entrainement synthétique, et un demi-terrain couvert. Club house tout de même, modeste.

Mais en voyant jouer le match engagé entre les deux premières réserves vous regrettez déjà que la télé ne soit pas là. Le jeu est toujours présent. Entre les équipes premières beau match aussi. 30 à 20 pour Tawa. 

L’équipe de Tawa fondée en 1947, est le champion en titre de la Jubilee Cup. Elle avait un joueur de l’équipe des AB Seven. Un membre du staff des hurricanes était là pour superviser deux autres joueurs, un pilier et un seconde ligne. Graham Mexted et Vince Bevan sortent de ce club. 

Comme dit pour PRC, le club est fondé pour l’animation sociale et le plaisir de porter les couleurs par les jeunes de la petite communauté. Equipes jeunes pour éduquer. Humble, simple et efficace vu l’ambiance autour du stade. Réjouissant pour des mateurs de rugby.

A Tawa beaucoup de Polynésiens avec des maoris. Belle équipe manieurs de ballon. Pour les amateurs, représentez-vous, la partie comme celle des All Blacks mais au lieu de jouer en 6^ème vitesse, ils sont plutôt en 3^ème. Un essai avec 3 chisteras dans le même mouvement. Particularité aussi en fin de partie pour jeu déloyal, l’arbitre a donné deux cartons jaunes à la même équipe.

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Dernier Test-Match All Blacks / Lions 2017

Le soir Françoise s’était « chargée » de vitamine C et de sa boite de Klinex. Les photos sont d’elles. D’abord nous nous sommes trompés de parking. Le Centre des Sports de Petone avait lui aussi organisé une soirée pour suivre le test-match. Beaucoup de monde difficile de se garer. 

Les premiers arrivants ont pris place.

Pour le rugby soirée pour initiés. Wayne et son équipe avaient tout préparé pour manger, une longe de porc avait été grillée. Bar ouvert avec tout ce qu’il faut pour regarder le match sur grand écran sans avoir soif. Carafe de bière avec petits verres pour partager et déguster comme j’avais déjà vu en Belgique dans une autre vie.

Beurrer les tartines c'est pour les femmes !!!

Le découpage, c'est pour les hommes...

Wayne  annonce le top départ...

C'est parti !!!

Ambiance bon enfant les jeunes qui avaient joué l’après-midi avaient déjà pris place dans leur coin favori. J’avais mis ma tenue noire. Mon œil fut attiré par la tenue rouge de plusieurs autres convives. 

Moment solennel, un joueur va partir jouer aux USA. Les émissaires sont là invités comme nous. Les amis du jouer lui ont fait le haka celui du club écrit de leur cœur. Cela vous met la chair de poule quand juste à côté vous vivez directement ce moment tellement c’est criant de vérité. Ces hommes sont habités d’un esprit que nous avons perdu avec le temps.

Le match fut animé et d’une grande beauté. Engagé, défense de fer des Lions, volonté de gagner des All Blacks. Peu habitués à être contrés quand on est le premier c’est toujours dur de le rester. Personne n’a gagné. A la fin du match pas un regret, surtout que Romain Poite et ses assistants ont peut-être commis une erreur. Il y avait faute des Lions sur le renvoi des All Blacks.

La classe, personne n’a récriminé l’arbitre. Le match terminé on s’était bien marré. Passionnés par les débats on avait quand même pris le temps de boire et de se restaurer. Pain beurré ou moutarde sucrée les NZ sont loin d’être des gourmets. Comme nous ils ont quelques défauts. On prendra le temps d’en parler mais plus tard pour en avoir assez à vous souligner. Pour le moment nous sommes enchantés des rencontres que nous avons faites. Encore un peu difficile de tout comprendre du premier coup, mais quand nous avons une idée, on sait mieux la présenter.

On allait laisser les jeunes entre eux quand ils se sont mis à chanter. Deux groupes se sont renvoyés des chansons de leur communauté. Maoris à gauche, Polynésiens à droite, le mieux pour vous c’est d’écouter.

    https://youtu.be/3J3eACDhNyE 

 

Au final, il était temps de partir la lune était pleine nous nous n’avions plus soif mais on avait passé une belle soirée. Le rugby se vit bien en société.

Michel Prieu

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