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5 - Un bout d'Asie








Tomber dans un pays vous transforme toujours un peu. Ce matin en sortant visiter un peu plus le quartier c’est ce que je ressens vraiment. Nous avons débarqué ici comment dire, innocents au sens de la langue d’oc, avec l’accent, pas loin d’un peu bête…

A peine dans la rue entre les maisons basse et les immenses cubes de béton et de verre deux mots se sont imposés à moi : modestie imposante, c’est l’impression que m’a donné le peu que l’on a vu de Séoul et de la Corée. C’est le sentiment que je retiendrai.Les pas qui nous ont mené aux musées, le long des quais de la rivière, le mouvement de la marée, les collines escarpées et verdoyantes qui compriment les agglomérations, de ce que nous avons vu, rien n’est grandiloquent, pas d’esbroufe, juste massif et imposant.


La rencontre avec Meiying a été un vrai plaisir pour sentir sans cette distance que mettent les asiatiques entre eux et conservent avec nous. J’ai retrouvé les contacts que j’ai eu il y a quelques années avec les japonais. Pour casser la glace il faut un peu de temps…
Dans la rue, quand nous avons montré un peu d’hésitation, quelqu’un est toujours venu nous porter son aide, simplement, avec sérieux, un sourire juste à la fin, un signe de la main.

Séoul est une énorme agglomération, mais nous n’y avons pas senti de stress dans les mouvements. Le calme est généralisé dans les transports publics, avec le train, le métro et les bus nombreux, tout est quadrillé . Sur les avenues beaucoup de circulation et de pollution, des gens portent des masques mais pas une majorité. Ils le pourraient...


Si je dois retenir une image du métro, outre que très complexe il est finalement bien organisé, il faut juste comprendre les codes et les couleurs. En journée il semble réservé aux femmes. En tout cas dans des proportions que vous n’imaginez pas. 3% masculin, optimiste je me dis que les hommes sont ailleurs. 




Sur les avenues tout est fait pour le commerce, mais les magasins ne sont pas tape à l’œil, une certaine sobriété. Par contre je suis frappé des couleurs en soirée, festival de lumières, même dans la maison de quoi vous réveiller. Presque rien de tamisé. Pour se restaurer, facile à trouver mais il faut naviguer sur les rues transverses. Changement de décor, pas de menu affiché, mais d’immenses photos présentant chaque plat ou les spécialités. Les photos parlent beaucoup, les menus sont plus simples à commander!


Les marocains sont battus !!!
En regardant par-dessus les toits je me dis que lors d’un gros orage si la foudre tombe sur certains poteaux ce ne doit pas être coton de remettre l’électricité dans le quartier…

Plus haut j’ai dit imposant, c’est au marché que vous comprenez. Le marché central c’est tout un quartier avec dans chaque ruelle ses marchand par spécialité. A Namdaemun Market tout est présenté par corporation, un stock énorme et de bonne qualité. Je me faisais la réflexion que ce doit être un drôle de chantier de boucler les stocks en fin d’année. Le spectacle des marchands est hallucinant, l’impression fugace qu’ils vendent au même endroit la même chose au même prix… Toutes les corporations sont en ligne au même endroit.




Santons coréens ?

Supermarché de petits chiens...
Marché en surface et aussi en sous-sol, là c’est carrément le capharnaüm. Si vous êtes agité possible de vous retrouver ligoté entre rideaux, passementerie et sous-vêtements féminins.
Je n’ai pas trouvé de boutique pour homme, mais Françoise paraissait épouvantée par l’étendue et l’activité, je n’ai pas insisté. Les seules boutiques au milieu des échoppes minuscules qui déversent leurs produits ce sont les bijoutiers. Pas des pacotilles, du vrai travail d’orfèvre avec les prix qui vont avec, mais beaucoup de création, sur tous les métaux et pierres que l’on connait.
Dans un recoin de l’avenue j’avais repéré la marque « crocodile », j’ai tout de suite imaginé une copie de Lacoste, pas du tout, j’ai dû rabattre du caquet. Bien la marque « crocodile » écrite ainsi pas d’insigne particulier.  Des petites tailles stylisées, faut dire que dans la rue pour regardes les filles pas trop besoin de lever la tête, elles sont plutôt menues et les garçons aussi. Amusant de trouver aussi juste derrière la marque de Pierre Cardin, coupe similaire, classique et colorée mais les prix n’étaient pas affichés.

Quand vous vous promenez dans la journée, votre œil est toujours attiré par quelque chose qui vient déranger vos habitudes. Mais ce qui se remarque le plus, c’est que vous êtes observé et pas à la dérobée. En prenant le regard de celui qui vous dévisage, pas de sourire, pas d’expression, juste un mouvement de tête, rassurant.




Il est midi, l’heure de partir, préparer la boîte à souvenir. J’y mettrai en premier le poids de la Chine. La Corée du Sud en est imprégnée, elle a souffert aussi du joug japonais, c’est visible partout où vous allez. Vous retrouvez des touches parsemées dans les jardins, les squares où une stèle va vous le rappeler. 
Le pays est tourné vers son avenir, cela se voit aux nombres de chantiers, les nouveaux plus ce qui est rénové, agrandi et ceux dont vous vous doutez. Des pans de forêt déboisés montrent auprès des villes que les rizières seront sous peu remplacées. 

Une image de la marche du monde qui sans arrêt s’étend sans bien savoir s’il en a le droit.

Midi : coupure de la journée, une heure ou deux selon le cas, pas question de rentrer chez soi alors les petites rues trouvent leur animation, par groupes souvent hommes et femmes séparés…Train express pour aller vers Inchéon, nouvelle ville pour désenclaver Séoul. Des terrains un peu partout gagnés sur la mer. En tout dans le pays plus de 6000 km². Au passage le plaisir de voir que la marée est montée, a rempli les bassins qu’elle avait déserté à notre arrivée. 

L’image est ainsi complétée. Le soleil illumine l’eau des rizières ventées. Leur vert est strié de bleu.

Inchéon Airport sur l’estuaire occupe plusieurs îles. On le dirait posé sur l’eau. C’est une énorme plateforme tentaculaire, confortable, bien sonorisé, facile pour entendre les appels pour les vols et la sécurité. Pas le temps de musarder, mais il y a spa, commodités, parcours de golf si vous voulez. Vous êtes immédiatement connecté…en lien avec le monde entier.
Dès l’entrée tout est animé mais avec une sorte de sérénité. 21 juin, c’est jour de fête de la musique, coïncidence ? Je ne sais, mais deux orchestres pour illustrer mes propos. Un de robots et l’autre très classique, mais qui joue du classique comme dans l’aéroport ou nos avions, Mozart, Beethoven, Vivaldi… nous accompagnent partout.



C’est ça qui au fond m’a impressionné, du calme face à la modernité. Une volonté de se battre et l’envie d’avancer. Pour en savoir plus il faudrait explorer, aller dans d’autres villes mais aussi des coins reculés. Au milieu des rizières, on doit pouvoir trouver de nouveaux secrets. Ce séjour est trop court pour en dire plus; le mystère est entier, il est capable de faire avancer des idées, mais j’en suis persuadé, la barrière de la langue est un vrai casse-tête. Les choses à comprendre sont très complexes, il faut pouvoir communiquer avec ceux que vous rencontrez. Entre les signes écrits et leur bienveillante retenue, sans guide ou interprète c’est loin d’être aisé. 
Onze heures de vol nous attendent, mais on sait que pour le plaisir c’est facile à passer… 


Michel Prieu
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Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
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