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20 - Wellington : La vie en ville

Kia kōrero a,

De cette capitale au milieu des deux îles du 7ème continent. Wellington semble n’être tourmentée que par le vent de l’océan et les collines qui séparent ses alentours. Pour tous les habitants ce sont des occasions de promenades à tous les moments de la semaine. La ville compte autour de 390000 habitants. Pour une capitale c’est peu, un peu moins de 10% de la population de Nouvelle Zélande.



Elle voudrait encore grandir qu’elle ne pourrait pas, sa géologie ne le lui permet plus. Elle est un trait d’union, vers l’Ile du Sud, vers Picton ou Christchurch par le ferry ou encore en avion. Dans toutes les directions des îles Air New Zealand assure le service.











Cette impression de calme d’après ce que l’on a appris de source autorisée, c’est que le gouvernement veut ici un bon équilibre entre toutes les communautés. Le sport est une des matières importantes de l’éducation des enfants. Souvent commencé par les parents, très tôt même quand les mamans poussent devant elles les landaus en courant dans les parcs puis dès l’école primaire. 


A la suite de ces prémices culturelles, tout ce petit monde va trouver sa place dans un club. Un club de rugby mais pas que. N’oublions pas que de grands golfeurs sont néozélandais. Lidya Ko chez les dames. Plusieurs sont sur le circuit américain et viennent de temps en temps sur le sol européen à l’instar de Michael Campbell notre « voisin » d’Andalousie qui y dispose de deux académies. La voile a une grande importance, tous les weekends les voiliers sont sur la baie, mais les sports collectifs se développent plus qu’avant dont le soccer, pour les filles comme pour les garçons. Mais encore en moto cross, en athlétisme, natation ou triathlon…

Nous avons Clochemerle, ici aussi les quartiers font assaut de leurs potentielles velléités sur un terrain de sport, le plus souvent dans le respect des règles. Les rivalités existent véritablement, contre certains adversaires la défaite est amère. Rien de dramatique la partie terminée pas de discussions sans fin. C’est vrai aussi au plan national.  Je suis très surpris de n’avoir pas encore trouvé un magazine qui parle de bilan de la tournée des Lions. Je devrais attendre le mois d’août pour quelques conclusions officielles. Nous savons juste que le bilan financier est positif.
Autour et dans Wellington, en plus des jardins, les parcs aménagés, espaces verts ou terrains de sport quadrillent la ville. Plusieurs terrains de golf donnent une impression d’être partout à la campagne. 
J’ai été amusé de trouver dans le rapport moral de Wayne Smith, Chairman de Petone RC, que son projet était (si j’ai bien traduit sa pensée) de sortir les enfants de devant leurs écrans de tablettes et de smartphones. M’est avis que ce n’est pas gagné, mais c’est un beau projet.
Autre moyen de maintenir un équilibre social, la fréquentation des musées et le devoir de mémoire. Encore cet après-midi, en pleines vacances, le Musée National Te Papa était rempli de jeunes collégiens en bandes animées et de parents avec leurs jeunes enfants. Il y a dans tous les lieux publics une place particulière pour les enfants. Et les zones sont très fréquentées. On en trouve même dans des restaurants.

La ville est facilement accessible en voiture mais aussi par les transports en commun, trains et bus. Beaucoup de citadins ont choisi de se déplacer à vélo, les pistes cyclables sillonnent la ville. Il faut un éboulement pour créer la zizanie, avec lui on aura appris.
La ville est entièrement connectée. Les caméras vidéo contrôlent l’ensemble de la ville. Les services de police et de sécurité civile ont des temps d’intervention contrôlés. Suivis par un système qualité et des indicateurs qui sont diffusés. Devoir de transparence ?
L’impression que j’avais l’an dernier en été était d’une quiétude relative qui se ressentait partout autour de la baie. En hiver, c’est encore plus sensible. Les magasins sont ouverts en continu. Les administrations, c’est selon les services. Ce que l’on sait c’est qu’il ne faut pas bouger entre 8-9 heures et 17-18 heures. Rien à voir cependant  avec d’autres  grandes métropoles fussent-elles régionales.

Dans notre quartier vous pouvez faire vos courses entre 6h et minuit, pour acheter de l’alcool entre 7 et 23 heures. A Auckland un est ouvert 24h sur 24h. Les gens s’arrangent avec leur temps de travail. Ils ont un temps d’activité flexible. A condition de le prévoir avec leur employeur, ils vont pouvoir organiser en commun leur emploi du temps. Ainsi même un cadre va pouvoir décider d’effectuer sa mission en 4 jours par semaine. Tel autre décidera de voyager pendant deux mois à l’étranger, il suffira qu’il en parle avec sa direction et il pourra faire cela à plusieurs reprises au cours de son activité.



Cette flexibilité a pour effet d’avoir un taux de chômage peu élevé depuis des années. Actuellement il est de 4,9%. En cas de perte d’emploi les indemnités sont très encadrées. Chacun sait qu’il vaut mieux travailler. Les travaux manuels ou de services sont appréciés à leur juste valeur. La tendance est à toujours plus d’études pour les jeunes mais le travail manuel ou de service est loin d’être négligé.



Les sportifs de bon niveau peuvent avoir deux activités, leur sport plus un métier à côté. Parmi les sportifs le nombre de joueurs professionnels est relativement peu élevé.  Nous sommes en pays saxon, les jeux, les paris, les courses de chevaux sont très prisées.

Dans la rue nous vous l’avons dit, si les enfants, les collégiens ont un uniforme cela doit les traumatiser. Une fois adultes les codes vestimentaires sautent, tongs et t-shirt avec bermuda se portent aussi en hiver. Au coin d’une rue ventée vous pouvez rencontrer un homme pressé chemise-cravate mais sans veste alors que vous êtes emmitouflé.

Les horaires de repas sont restés les mêmes qu’au plus classique Royaume-Uni. L’histoire dans ce domaine a peu changé. Breakfast jusqu’à 11 h puis lunch pour ceux qui se sont levés tôt. Le dîner peut avoir lieu vers 17h30-18 heures et le restaurant fermer tôt vers 21heures, même en proche banlieue. En pleine ville vous pouvez avoir du mal à trouver de la place à 18 h et voir arriver un nouveau coup de feu vers 20h 30 les jeunes débarquent en groupes, bouteilles de vin à la main. Le droit de bouchon ne sert à rien, apporter sa bouteille est toléré dans tous les restaurants. La répression pour conduite en état d’ivresse est très sévère… cela n’a pas l’air de les gêner. Vous pouvez vous voir présenter un éthylotest en plein café avant de commander la dernière tournée.

Pour les gourmets la ville est difficile. Pas vraiment de spécialité, pas vraiment de cuisine fine. Par contre de très bonnes bières et de plus en plus de bons vins. Les vignerons du Martinborough et du Marleborough ont des climats qui permettent d’avoir des belles nuances de vins, blancs, rouges et…à bulles. Les œnologues champenois ont fait des émules. Les restaurants sont très marrants mais nous y sommes aussi souvent les plus vieux. 






Avec Claire et Raphaël rencontrés au bord d’un terrain de rugby nous avons l’impression de prendre du bon temps avec nos petits-enfants.






Raphaël vous le connaissez, il est en poste chez les Hurricanes. Il a postulé pour plusieurs équipes nationales du Pacifique et les Crusaders l’ont sollicité. Ils viennent jouer ici un match important de fin de saison régulière. Son destin est en train de se dessiner, je crois qu’il est décidé à ne pas rentrer. La vie du voyage l’a apprivoisé.





Lors de nos conversations il nous a parlé de Claire. Joueuse de rugby du Stade Toulousain ; diplômes en mains de l’Université Paul Sabatier, elle aussi pour le coaching des milieux sportifs, voulait un nouveau challenge, progresser en anglais. Vous pourrez suivre sa trajectoire en cliquant ce lien : http://www.stadetoulousainfeminin.com/rouge-noir-a-lautre-bout-monde/.  

A chaque voyage c’est pareil. On tombe toujours sur des jeunes gens qui ont eu le courage de tenter. De déjouer les codes mille fois entendus, pour vérifier où ils pourraient trouver leur vérité. C’est leur chemin de vie, un plaisir sans pareil de les écouter, les encourager. L’ambiance générale de notre pays oblige les plus jeunes à aller vérifier ailleurs si ce qu’on leur raconte à un sens et une réalité.

 Ils nous ont parlé de leur métier nouveau des difficultés rencontrées pour le faire accepter. Notre expérience a pu les conforter et ils emportent avec eux quelques connaissances sur la psychologie énergétique en complément. Pour les tranquilliser et en vérifier l’efficacité, Françoise a pu leur indiquer comment se protéger.



On a pris nos habitudes, en prenant un café quand leur job est terminé : on fait la fermeture du TE Papa National Museum, après avoir visité le pavillon qui nous donne les informations que nous cherchons. Ce Musée est une source d’informations de première main pour comprendre le destin de ce pays mais aussi un lieu de rencontre à nul autre pareil.
C’est là qu’après avoir rencontré Samir une première fois en plein travail, nous nous sommes retrouvés pour boire le café avec Lyndsay son épouse. Le temps de prendre rendez-vous deux jours après sous la tempête pour aller dîner dans un restaurant typique néozélandais. Cuisine « casual », bien préparée.




Lyndsay est anglaise, Samir syrien, ils se sont rencontrés au cours d’un voyage archéologique. Tous deux ont des racines qui les amène sur les terrains accidentés. Le courant est passé entre nous pour notre plus grande joie. Ils nous ont parlé de l’ouverture des gens de Wellington, vous en avez eu plusieurs exemples. Les gens du rugby ont été d’une amabilité incroyable. Mais au musée, en ville pour vous renseigner, dans les magasins chacun est ouvert, toujours avec ce plaisir de vous rendre service. 

 




Samir et Lyndsay nous ont dit qu’il leur avait été facile de s’intégrer. Ils nous ont confirmé les efforts faits pour conserver un bon équilibre entre les nombreuses communautés. Le multiculturalisme est ici une réalité. Tous les types de religion se côtoient sur les deux îles, comme les écoles. Les premiers signes de difficultés apparaissent avec les membres du culte musulman. Le gouvernement a mis en place un contrôle plus serré de l’attribution des visas de longue durée.


Lorsque l’on se déplace un peu dans tous les quartiers comme nous l’avons fait pour trouver les terrains de sport nous voyons bien que le Kiwi est d’abord un maori. Les jeunes générations ne veulent pas perdre la culture de leurs aïeux. Bientôt nous parlerons d’eux dans les pages qui viennent. 

Le coût de la vie ? Le change est favorable entre l’Euro et le Dollar néozélandais, les fruits sont relativement chers. On sait qu’il n’y en a peu ici. Le poisson et la viande sont de bonne qualité en particulier le saumon, sous toutes ses présentations. Vous avez vu que le saucisson était sous forme de chocolat, n’insistons pas sur la charcuterie, il n’y en a presque pas. Le fromage est aseptisé, pardon pasteurisé. Pour les plats préparés, les sauces ou les vinaigrettes, le sucre présent partout en change le goût.




Le prix des restaurants n’est pas donné pour la manière dont les plats de brasserie sont présentés, au final peu de différence avec les prix français, pour fixer les idées, un plat avec un verre de vin (bon, vraiment) c’est entre 18 et 22 euros.



Pour donner des éléments d’économie et de niveau de vie, voici quelques données pour vous permettre de comparer.
Chiffres et indications empruntées à FROGS-In-NZ, équipe connue l’an dernier à Auckland. Ils sont de très bon conseil pour les gens qui viennent ici pour un séjour voyage-travail en particulier. On les a sollicités mais ils n’offrent pas de services de billets de trajet que l’on souhaitait leur confier.

Architecte : 55.000 NZ$ ( 1€ =1,56DNZ )
Comptable : 80.000 NZ$
Cuisinier : 39.000 NZ$
Docteur : 105.000 NZ$
Infirmier : 55.000 NZ$
Informaticien : 85.000 NZ$
Ingénieur : 75.000 NZ$
Instituteur : 47.000 NZ$
Professeur d'université : 55.000 NZ$
Ressources humaines : 65.000 NZ$

SALAIRE MINIMUM

Le salaire minimum légal brut (avril 2017) s'élève à 15,75 NZ$/h, soit 126 NZ$ pour une journée de 8h, ou 630 NZ$ pour une semaine de 40h. Cela équivaut donc à un salaire annuel brut de 32 760 NZ$ pour un travail à temps plein.

SALAIRE BRUT / SALAIRE NET

En Nouvelle-Zélande, les impôts sont prélevés à la source sur votre salaire, donc vous n'avez pas à vous en soucier. Une cotisation de 1,70% est également prélevée pour l'ACC (Accident Compensation Corporation, qui couvre les frais médicaux en cas d'accident). Pour information, ces prélèvements sont calculés ainsi (avril 2017) :

10,5% sur les premiers 14.000 NZ$ gagnés dans l'année,
17,5% de 14.001 à 48.000 NZ$,
30% de 48.0001 à 70.000 NZ$,
33% à partir de 70.001 NZ$.

Avec tout ça les jeunes sortent beaucoup plus en ville que leurs parents. Les restaurants sont occupés dans la journée. Beaucoup ne servent pas le soir surtout dans les quartiers éloignés du centre de la ville. Les réunions de famille et le barbecue sont très prisés. Ces derniers souvent imposants ont une place de choix dans les maisons mais aussi les appartements.



Avec l’hiver, la difficulté de sécher le linge nous avons fait l’expérience du « lavomatic ». Pas difficile à trouver, il y en a partout. Aller acheter une clé dans une "Dairy" où vous pouvez trouver des journaux, du loto, des bibelots, des boissons…des bonbons de toutes les couleurs.
Clé à puce que vous allez charger d’un peu de monnaie et revenir pour programmer vos machines. Préparez votre lessive en poudre et c’est parti. Vous pouvez aller boire un café qui coûte plus cher que l’heure de la machine à laver. 
Des dames viennent les bras chargés pour ne faire que sécher le linge lavé chez elles. Un ballet bien réglé. Un gentil monsieur veille au grain et à la propreté deux heures le matin et autant après-midi. Bien des choses sont automatisées mais les robots ne sont pas encore partout.



Michel Prieu
Facebook : Michel Prieu
Email : michelprieupassion@gmail.com
Blog Rugby: variationsetideesrugby.blogspot.com
Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Email : francoise.devillechabrolle@gmail.com

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