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36 - WANAKA : Lacs et rencontres

Il faut vous l’avouer on a peur de vous lasser. Dans une de nos journées il se passe toujours quelque chose qui est une nouveauté.
A peine rentrés de notre balade sur Dual Image que pendant l’apéritif improvisé autour de la truite fumée, Tracey et Tim nous invitaient à dîner pour goûter du « deer » samedi soir. Les Néozélandais paraissent être des carnassiers à tel point que l’on voit un peu partout des troupeaux entiers de cerfs et de biches dans les prés.

Une invitation comme celle-là nous va droit au cœur comme vous n’imaginez pas. Elle nous permet de comprendre la vie d’une famille et celle du pays. Elle nous dit l’ouverture d’esprit d’hôtes qui se permettent d’accueillir quelqu’un qui passe dans leur pays avec une touche de sincérité qui fait chaud au cœur.



Tracey et Tim sont un peu particuliers, ils ont passé cinq ans à naviguer sur le Pacifique, avant de nouveau se fixer pour travailler à Wanaka. Cinq années sur un voilier avec les enfants comme écoliers c’est difficile mais combien de gens cela fait-il rêver ? Eux l’ont fait et passer quelques jours près d’eux est un moment délicieux à partager.  

Le lac Wanaka est presque jumelé dans sa vallée glacière avec le lac Hawea. Une visite s’imposait pour se faire une idée… Remonter encore un peu vers le Nord, GPS pour nous ramener à la réalité. C’est comme en anglais il faut à chaque fois se connecter… mais à peine arrivé au lac vous êtes secoué.


 


Le lac est sauvage d’une beauté brute même pas ridé. Les montagnes tombent abruptes du sommet à leur pieds. Au fond les monts enneigés, saisis vous ne savez où regarder. Il vous faut un moment pour vous calmer.

En marchant le long du chemin aménagé vous longez les maisons toutes bien alignées derrières des arbres aux essences de Méditerranée. L’impression que vous n’êtes pas dépaysé mais chaque fois le lac vous ramène à sa réalité.































Son eau bleue est à peine ridée par les canards enjoués. Un peu plus loin la berge est hérissée des arbres que le lac a rejeté faisant penser à des carcasses de monstres qu’il aurait engendré. Un lac de sommet est toujours mystérieux, il cache des histoires que les anciens ne disent plus, des légendes qui ne se transmettent plus. L’écriture ne peut traduire les nuances et les intonations des conteurs qui ont disparu. La magie de la parole s’est perdue dans le bruit des publicités d’aujourd’hui.




Le long des berges, les cailloux sculptés par l’érosion des années montrent combien les tempêtes peuvent être mouvementées. Les hommes vont devoir reculer les barbelés, les falaises sont prêtes à tomber. 

En entendant crisser sous nos pas les graviers aplatis qui permettraient de décorer mille tapis modernes, impossible de ne pas penser que les eaux doivent cacher des monstres de saumons et de truites mélangés. C’est la magie du lac où qu’il soit. Ce n’est pas le dernier que l’on verra…
Ces chemins chaque fois nous font rencontrer des gens. Il faut dire que nous avons du soleil tous les jours même si la journée commence mal. Pas un temps à se mettre en maillot de bain mais les mamans n’hésitent pas à sortir leurs bambins. Même qu’une en avait un si petit qu’elle l’avait posé juste sur son sein. 
Le long des berges certaines  maisons  ont une allure majestueuse, presque un chalet savoyard. Les architectes ont fait des dessins qui permettent à chacun des voisins de montrer leur différence. Nous n’avons pas idée du prix de l’immobilier mais je crois que j’aurai bien aimé fabriquer les maisons en bois ou en pierre ainsi dessinées.
10000 pas venaient de sonner, on pouvait rentrer les yeux remplis de soleil et d’étoiles qui scintillaient encore sur le lac. 


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Le lendemain nouvelle randonnée, un lac bien nommé : Diamond Lake. Au milieu des montagnes comment avait-il pu se percher ?  Un lac glaciaire au creux de la vallée. Illustré sur les manuels pour touristes désabusés à côté de la majesté de Wanaka ou de la sauvage prestance de Hawea.


En fait un marécage entouré de roseaux et d’arbres morts mais qui abrite ses compagnies de canards qui nasillent à qui mieux mieux. Les roseaux bruissent doucement sous le vent en attendant le printemps. Ils sont tous grillés par la fin de l’été.

 











Nous n’avons pas osé nous aventurer vers Rocky Montain, il faut être équipé pour grimper aux rochers. Les plus jeunes que l’on a croisé semblaient être décidés peut-être qu’ils ont escaladé.
Doucement on est redescendu en lorgnant du côté des troupeaux. Les vaches semblaient s’ennuyer dans leur pré mais un peu plus loin les « deers » nous regardaient intrigués, savaient-ils que nous étions français ?










Je cherchais à retrouver le ruisseau que ce matin avec Tim nous avions pêché mais mes yeux ont été attirés vers des cascades qui dévalaient des sommets, comme un lac chacune à son secret.





Tranquillement nous sommes rentrés l’apéro attendait. Tracey et Tim nous ont surpris, pour la cuisine, ils ne sont pas Néozélandais. Elle avait préparé un repas « venison ». Une viande rouge des forêts du cerf ou de la biche comme vous voulez.  

Pour accompagner et faire un peu de publicité de France, pour commencer une méthode traditionnelle élaborée par les œnologues de chez Deutz. Un rosé à peine éclairé mais très structuré qui doit réjouir pour un prix modique les papilles asiatiques. Ce vin couleur champagne découvert l’an dernier à Auckland a de quoi rivaliser avec beaucoup de vins français.

Tim avait souligné qu’il voulait un Pinot noir pour accompagner son gibier mais de chez lui Central Otago. Le Rippon ne semblant pas être à son goût, je me suis mis à chercher dans les rayons du super marché. Je me suis pris d’affection pour le vin néozélandais. Comme les Côtes du Rhône il est très typé, impossible de ne pas être intéressé. Je suis tombé sur une étiquette récompensée d’une foire passée. Je me méfie toujours surtout ici car les règles sont peu établies. La publicité fait son métier aussi je me méfie. A bien y regarder un vin un peu âgé pourrait bien aller. La dégustation chez Rippon nous a bien appris, le pinot noir d’ici à besoin de vieillir. J’ai donc pris un Central Otago, JR Venus de 2013. 

Si vous le trouvez, ne le laissez pas passer sans le déguster, Tim avait eu l’idée de le carafer. Je ne vous dis pas combien on s’est régalé. Un dîner international ne pouvait se terminer sans un bout d’Afrique pour bien digérer. Soupe d’ananas frais coupée de fruits de la passion arrosée de whisky écossais. 

Tim était un peu chaviré de l’aventure de son ami, qui juste avant le repas partait d’urgence à l’hôpital, les deux jambes cassées après avoir chuté à ski dans la journée. Cela s’appelle s’éclater sans engager toute sa responsabilité. Tracey et Tim venaient d’hériter d’un dernier invité. 
Soirée animée d’autant que Simon ami de Tracey et Tim aime le rugby ce qui a permis d’échanger sur le sujet tandis que Françoise pouvait dire à son épouse qui gère l’antenne de la laverie du pays (on vous en a déjà parlé à Johnsonville) que sa publicité d’internet ne permettait pas de la situer dans le paysage local pour les étrangers. 
Journée pleine d’émotions mais ce n’était pas terminé, je venais d’hériter d’un nouveau petit fils d’adoption. Diego par sa vivacité d'esprit a animé la soirée. En fait on a sympathisé, à la vérité c'est lui qui m'a adopté . La pêche permet aussi à toutes les générations de pouvoir s'apprécier.

Demain dimanche serait une autre journée...




Michel Prieu
Michel Prieu
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Blog Rugby: variationsetideesrugby.blogspot.com

Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Email : francoise.devillechabrolle@gmail.com

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