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58 - AUCKLAND en FRANCE : Le dessous des cartes...

Le voyage se termine entre rayons de soleil et averses...Une douche écossaise. De la même façon la vie de Nouvelle Zélande peut être en ombre et lumière. On vous a dit beaucoup de la lumière. Alors nous allons parler un peu de l'ombre. Du dessous des cartes  même si l'on ne nous sait pas tout.


Auckland c’est l’ultime étape de Nouvelle Zélande, sur un domaine de France. Patrick et Gina vous les connaissez depuis l’an dernier. Chez eux vous partagez, c’est l’auberge espagnole vous venez avec ce que vous êtes et ce que vous apportez. Rien ne semble jamais compliqué, on vit à la française au plus près des néozélandais.

Je ne sais plus comment cela s’est décidé mais hier soir nous étions six autour de la table. Françoise et moi en touristes aux aguets et tout autour des résidents depuis plus ou moins longtemps. 

Théo est arrivé ici il y a 32 ans, avec Patrick ils se connaissent depuis 25 ans. 
Théo
Patrick






Marie-Alix








Marie-Alix est aussi une habituée des hôtes de Patrick. Pyrénéenne (elle aussi) bien qu’elle ait quitté très tôt les Baronnies, elle est venue ici pour travailler sur les chantiers des infrastructures routières (ingénieur en génie civil) et découvrir, voyager peut-être se changer les idées. 

Manon





Et la petite dernière venue de Tahiti, rencontrée à New Plymouth parce que cela devait en être ainsi. Etudiante encore, la rencontre avec Marie-Alix pourrait l’aider à compléter son projet. Une idée venue de… Patrick dont Gabrielle, sa fille, a fait les mêmes études avant de se voir embaucher à Vancouver.





Le monde est un grand village, plus qu’une boutade ou un trait d’humour, une réalité ! 



Pas le tout de venir ici et de ne pas tenter de comprendre ce qui nous est caché. Touriste, vous passez vite parfois sans bien regarder. Mais nous avons envie d'en savoir un peu plus, pour ne pas trop rêver. Quand je vous dis que mon miroir de comparaison est toujours ouvert, il a plusieurs facettes. Celle de ma jeunesse et des Pyrénées puis Toulouse, Paris et bien des coins de France, une bonne partie de l’Europe, 10 ans de Maroc et tous nos voyages… Je sais bien que les touristes ne peuvent tout voir. 


La joyeuse soirée s’est passée comme on aime le faire en France, tout en convivialité. Nous avons cette capacité à aimer partager des idées autour d’un bon repas. Déguster un vin cela prend du temps et permet de confronter nos points de vue. A vrai dire les latins sont dans cette veine là mais pour faire de même avec les anglo-saxons il faut s’employer. Nous avons goûté une fois de plus les vins du pays Kiwi, mais pour le plateau de fromages rapporté de France par Patrick, Théo avait déniché un Côte du Rhône. J’espère qu’avec lui dans quelques temps on pourra déguster un vin espagnol aussi, pardon…, catalan.

La conversation a roulé sur la vie au travail kiwi et ses particularités. Les filles se plaignent du fait que les garçons néozélandais sont particulièrement coincés. Des difficultés à être courtois, difficile pour eux de dire bonjour le matin au bureau, de prendre un peu de temps pour discuter à la machine à café. Le travail est sérieux, peut-être sont-ils absorbés par sa difficulté ou  manque de confiance en soi ? Je me marrais doucement par ce qu'écrit dans « Le Rugbyman » Kees Meeuws, pilier de mêlée (42 fois All Black), suite à des chicaneries avec son staff NZ, il est venu jouer à Castres. Il souligne le fait que tous les matins à l’entraînement sa surprise fut d’avoir à serrer des mains et que cela continuait dans la journée partout où il allait. 

Marie Alix est dithyrambique lorsqu’elle explique que c’est une plaie de danser la salsa avec un Kiwi qui ne rit jamais. Manon en rajoute, lors de ses soirées d’étudiante elle préfère les brésiliens ou les argentins. Les clans des communautés sont formés et quand elle va de groupe en groupe certains ne comprennent pas qu’elle aime avoir des échanges avec chacun. C’est elle encore qui dit ne pas comprendre pourquoi les jeunes étudiants font des paris stupides avec des alcools forts. Leur soirée est rapidement terminée. Ses sorties à Auckland sont bien réglées, avec ses copines elles sont souvent les dernières quand tout le monde est rentré.

Evidemment cette fibre latine est née de la forme de nos familles. Les câlins enfantins se transforment avec l’âge mais nous aimons les contacts, s’embrasser, se serrer la main. Le hug ne remplace pas la chaleur d’une main ou la douceur d’un baiser. Méridionaux  même les garçons aiment cela et s'embrassent quand ils se voient. Ici point de tout ça, de la distance, les filles ont dit : c'est froid. 

Plus sérieusement les éducateurs, Patrick et Théo voient dans ce peu d’expression d'affection dans leur relation, une forme de difficulté à exprimer son attention à l'autre qui ensuite ne va pas s’arranger. 

Nous vous avons dit que ce pays est beau et plutôt tranquille. Pourtant la violence y a sa place plus qu’on ne le pense.

Théo témoigne des excès qu’il rencontre au Ministère de la Justice avec des jeunes gens difficiles à récupérer. Le taux de suicide chez les jeunes (et le reste de la population) est aussi important que ce que nous connaissons en France qui est 12 fois plus peuplée. Expression d’un mal-être et du déséquilibre de la société comme le monde nouveau l’a créé. 
Nous avons parlé de la famille et de sa manière de ne pas choyer les enfants. Ce n'est pas qu'ils ne les aiment pas mais ils n'ont pas de cadre, peu de contraintes. Claire se plaignait de cela à Wellington avec la garde des enfants, Marie-Alix ne dit pas autrement. Libres à la maison , même si les parents les amènent avec eux pour leurs activités sportives et culturelles, il semble que cela manque de chaleur. 
L'école ne redresse pas forcément la situation. Pourtant l'enseignement est basé sur l'épanouissement personnel et l'expérimentation (au détriment souvent de la connaissance et de la rigueur). Beaucoup d'activités sportives et culturelles, sorties sur le terrain, peut-être trop superficielles. Cela entraîne de fortes inégalités pratiquement jamais rattrapées. Cela sert les élèves doués, ceux qui admettent la concurrence mais ce n’est pas la majorité.





Claire et Raphaël : Nos "petits enfants"
 adoptifs à Wellington
Un peu plus tard les sports d’équipe accordent des liens à ceux qui veulent jouer mais n’apportent pas la chaleur des rencontres que l’on aime créer. Claire et Raphaël, à Wellington nous disait qu’après les matches, la 3ème mi-temps du rugby n’existe pas. 

Dans nos rires et nos histoires nous nous sommes amusés de cette façon d’avoir dans une maison une cuisine super équipée et de ne passer que peu de temps à l’utiliser. 

Tracey et Tim, très belle cuisine et fins repas.... 
Ceux qui nous ont bluffé , Tim et Tracey à Wanaka ont une double (ou triple) culture. Si nous devions après quelques années dresser les spécialités nous serions bien en peine d’en écrire le hit-parade. Heureusement le hangi des Maoris fait l’unanimité.




Water front l'endroit où il faut être vu...
A Wellington, il nous semble que la vie est plus ouverte que dans l'île du sud dans son entier. Parfois à midi des groupes d'un même bureau déjeunaient dans un joyeux chahut. Le vendredi soir des groupes de jeunes gens arrivaient bouteilles de vin à la main. Une tradition qui mettrait en pétard nos restaurateurs déjà punis par la loi sur l’alcoolémie au volant (comme ici). 
Cela ne nous a pas empêché de bien rire en cette soirée et d’avoir envie de la renouveler avant de se quitter. Cela vous parait peut-être un peu brutal mais lorsque vous êtes résident vous ressentez et vous vivez les choses différemment. J'ai vécu cela au Maroc ou encore en Espagne mais bien plus tôt encore entre Tarbes et Toulouse.





Cela ne change rien à ce que l'on a montré et écrit de ce beau pays. Sa Nature généreuse en a fait un pays moderne, libéral avec ses charmes et ses revers mais il faudrait encore du temps pour déceler d'autres secrets. Un peu plus tard sans doute, le temps de laisser décanter et faire un essai: rêver de vivre en France comme le font les Néozélandais mais gommer ce qui nous ne nous plaît pas.

Nombreux à lire nos pages ils pourraient décider d'adapter ce qu'on leur a montré. Ils sont en train de voter justement..., pour changer. 

Qui sait, on doit toujours rêver!


Michel Prieu

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Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
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