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61 - HONG KONG Mystère.

Porte historique de la Chine ? Les multiples transactions passées entre les rois et reines de l’Empire Britannique et les dirigeants de la Chine illustrent à merveille comment le monde s’est construit dans cette zone.
Pour apprendre la Chine ancienne, fermée, se suffisant à elle-même en dehors des courants commerciaux occidentaux s’est servie des modèles occidentaux pour s’émanciper. A l’affût de ressources nouvelles les britanniques se sont chargés de prendre les premiers les contacts qui leur convenaient. Sans doute que pour leur flotte la zone leur convenait. L’empire du milieu a ainsi pris forme vers 1850. Les anglais se sont taillés la part du lion. Emblème mainte fois exposée dans les étendards et les palais à Londres comme à Pékin.


La Chine est et reste un mystère aussi bien par son immensité, ses régions diverses, ses pratiques commerciales, ses modes de vie, ses alliances, sa puissance. Elle nous a endormi et pour ne pas faire de demi-mesure a émasculé l'entier occident.

Elle a pris nos savoir-faire, nous voulions de l’argent, comblés elle a aujourd’hui et l’outil et l’argent. Un raccourci mais je le pense vraiment. Et Hong Kong est la plaque tournante de toutes les transactions importantes. Celle qui ont de la valeur ajoutée, celles qui sont encore dans le dur qui peuvent avoir une relation avec le passé industriel.






Je pensais cela en regardant ce matin les immeubles pointés vers le ciel. Ces aiguilles où je sais que s’entassent dans un petit espace des familles, des vies qui sont au contact du monde. Pourtant pas de stress, pas de bousculade, du calme. Les indications pour se déplacer sont visibles, les gens sont serviables, souvent aimables mais je n’ai pas l’impression d’être en zone touristique.
Au hasard de nos courses en bus et en métro, on a bien remarqué que le Quartier Central a hérité de Manhattan ou de Dubai mais qu’au ras du sol nous sommes au Chinetown de New York ou de San Francisco voire dans le 13ème arrondissement de Paris.

Petites boutiques où s’entassent des tonnes de produits. Mais pas comme chez nous, il faudrait plus de temps pour en comprendre la logique. Trouver un paquet de mouchoirs jetable tient de la gageure. Vous avez cinq paquets géants, ou un minuscule écrin. Mais avec le temps qu’il fait, orage et pluie le matin pour arroser les jardins et la forêt tropicale, soleil l’après-midi, chaleur humide, ils doivent être très enrhumés en rentrant dans les appartements climatisés. Peut-être pour cela aussi qu’ils parlent du nez.



Les enseignes internationales sont toutes là, j’y remarque Clarins et Occitane de Provence l’un parce que j’ai connu ses dirigeants tout au début de leur belle aventure et l’autre parce que cela sent toujours bon la France. 







Les boutiques chinoises sont de toutes sortes et aussi différentes selon les quartiers. Hier la montée vers le Temple Man Mo était jalonnée de boutique de sculpture magnifiques, anciennes et modernes. Plus bas ce sont des défenses en ivoires richement décorées. Et encore du bois aux formes modernes. Ne parlons pas des bijoux, ils brillent de mille feux dans les vitrines mais aussi aux doigts.


Pour l’électronique on ne sait pas encore où c’est mais tout le monde est équipé. Vous pouvez avoir le Wifi où vous voulez, privé ou public, vous choisissez mais n’envoyez pas vos rêves secrets, ils seraient décryptés. 



Toute cette orgie de bâtiments emmêlés avec les seuls fils des trams. Tout le reste est enterré. Juste des lampadaires pour éclairer.
Bus et métro nous ont conduit à Sha Tin, une curiosité le Monastère des dix mille bouddhas. En fait ils sont plus que ça et ce n’est pas un vrai monastère. Chinoiserie de ma part mais ces mystères m’intriguent et cette sensation est latente sous les frondaisons des arbres et l’humidité ambiante.



Pour trouver faut déjà chercher mais les gens sont sympas et au dernier moment on s’est trompé. On a loupé la porte mais on s’est retrouvé dans un endroit surprenant. En levant les yeux on voyait bien la pagode au sommet, Françoise avait prévenu qu’il faudrait monter. Et nous nous trouvions au pied d’un escalier roulant. 






Un petit bouddha pour inciter à monter à côté du bassin des tortues propres de la douche du matin et de l’autre côté les poissons aux couleurs presque fluorescentes, miracle du divin teinturier. 
Enveloppé de la moiteur et des fumées d’encens brûlant à chaque étage, au sommet devant le temple principal, j’étais persuadé d’être dans un cimetière. J’ai regardé alors différemment les lieux et les gens. Des vasques de sable attendaient que les « aiguilles » d’encens soient plantées et enflammées. Les gens se reculent pour se prosterner religieusement. Hommage à respecter.
Sur un côté, une jeune dame finit de faire brûler des papiers… Intrigué de nouveau. Un monsieur arrive pour la remplacer et met un joli paquet bourré de papiers. Lui aussi met le feu et se recule en se prosternant. Il envoie à son défunt parent les images des objets dont à besoin son âme pour se régénérer…Mystique d’un côté et mystérieux de l’autre pas facile à discuter. La mort en chinois ne s’écrit pas comme on le croit.
Je ne sais pas si je peux raconter mais quelques mots toute fois. Un mort chinois ne meurt pas dans son lit. Il a un lit d’appoint quand il ne va pas bien et avant de mourir est apprêté, habillé pour sans doute être rassuré et se présenter à l’entrée de sa prochaine vie avec ses plus beaux atours.









Avant d’entrer dans sa dernière demeure, d’abord on s’occupe de son âme, on l’entoure de tout ce dont elle a besoin pour se restaurer et vivre dans son futur. Ensuite on s’occupera de son corps… Vous voyez c’est compliqué mais on pourrait trouver des similitudes avec nos pensées. Mystique et mystérieuse cérémonie à laquelle nous n’aurions pu assister si nous ne nous étions pas trompés : dans la vie il faut essayer on apprend toujours quelque chose même en se trompant.
En montant les escaliers, en lorgnant dans les chapelles ou les ex-votos qui sont appliqués sur les murs, en regardant les bouddhas j’ai compris qu’il fallait retourner en bas. Nous étions au Po Fook Hill Ancestral Halls, je ne sais si l’on peut le nommer cimetière.
Derrière le bâtiment imposant de l‘administration de la ville une petite affiche au ras du sol nous indique par où passer pour trouver les bouddhas qui manquent au compte déjà commencé. C’est le sens de l’orientation qui nous l’a fait trouver.




Nous sommes au pied de la montée et déjà nous pouvons compter, notre haie d’honneur dorée est faite de bouddhas de toute condition. Il doit y avoir des rois, des pèlerins mais aussi des mendiants. Certains sont voilés, d’autres couronnés, joyeux ou attentionnés pour vous inviter à monter. 



Pas encore à la moitié de la montée mais complètement trempé. Je crois n’avoir jamais autant sué mais émerveillé de cette gigantesque galerie de portraits dorés. Sur fond rouge, couleur du pouvoir, celui de faire un pas après l’autre pour aller au sommet.









En haut c’est le bouquet, avant le temple pas une indication en anglais ne nous a averti de ce que l’on allait trouver. Puissance de la Chine magnifiquement décorée. Tout un pan d’histoire religieuse à explorer, des années d’études vous sont proposées pour comprendre que la pensée des hommes est très compliquée.







On a enfin trouvé les 10000 statuettes bien rangées dans le temple où l’on ne peut photographier. Mais je crois que subrepticement tout le monde le fait. Les statuettes sont au nombre de 12800, sans doute l’inflation. Trempé comme une soupe, regarder pour s’en mettre plein les yeux et tout emporter encore pour comparer.
















Il reste une dernière étape, celle du chemin des femmes. Accueillantes, plus calmes moins folles, avenantes. Invitation délicate un geste mesuré pour arriver au temple et trouver le sacré. Je n’en dirai pas plus ce serait compliqué.









Trempé vraiment mais en descendant mille soulagements, on retrouve la vie, un écureuil qui semble perdu, le seul mendiant que l’on ait vu. Au milieu de ce bush humide il nous a rappelé qu’une autre vie existait.
Retour en ville pour déjeuner, immeuble moderne pour voir ce que c’est. Food court de cuisine asiatique agencé comme un snack bien réglé…Vous commandez, vous vous servez, vous vous posez où vous voulez, on vient juste débarrasser. Petite serviette en papier, prévoyez quand vous viendrez un mouchoir. On ne sait jamais, les plats sont épicés avec du piment rouge et avec les baguettes, pas toujours aisé de ne pas se tâcher. Vous pouvez aussi à la fin aller vous laver….















Cet après-midi attraction touristique répertoriée : Victoria Peak. Vous l’avez compris Hong Kong c’est un tout. Un bloc majestueux sur la mer de Chine qui peut se dégrader en entrant dans le mystère de ses quartiers.

Françoise ne m’avait pas dit que l’on pourrait faire des heures de queue pour monter au sommet mais nous avons eu du nez. Aussitôt arrivé notre pass composté on est monté direct à 30°. Le câble est solide la cabine est bondée.
En haut c’est le sommet de l’Empire Building avec tous ses excès, photographes avec ou sans Madame Tussaud, des nymphettes à se self-photographier. D’autres à poser comme le faisait Brigitte Bardot, vrai cliché mais immense super marché.
Même nous on s’est fait piéger, une bière au comptoir avec vue, c’est cinq fois le prix de celle d’un restaurant en bas, on ne viendra qu’une fois.


Regardez tout de même c’est sympa. On peut voir des détails intéressants. Un peu plus bas un immeuble est en rénovation. Les échafaudages sont métalliques par endroit mais à l’opposé sont encore en bambous. C’est le changement. Les immeubles ne sont pas ici habillés de nylon mais protégés par de fins filets, un progrès. Je ne sais si c’est pour protéger les hommes, les outils ou les matériaux qui peuvent tomber. 

Superbe vue sur le continent et les îlots environnant.


Au pied du promontoire les « aiguilles » habitées avec les piscines au pied. Immeubles résidentiels accolés dans lesquels la crise de l’électricité ne peut-être imaginée sans être horrifié. Tout est illuminé, il faut se faire remarquer. La moindre lampe est allumée… Ecologie, rien n’est gagné.

Douchés, un peu reposés, enfin mouchés dehors c’est encore la moiteur mais on est habitué. Je veux manger du canard laqué (du vrai). Hier j’avais repéré. 3 tables occupées. Impossible d’entrer, à côté de la place mais un vent gelé. Une climatisation insupportable. On a marché, cherché, rien trouvé… Cinq minutes que l’on était passé un bout de table s’était libéré. A voir les photos aux murs et le défilé des commandes à emporter on est bien tombé.
Un client fait la traduction ce n’est pas du canard, mais de l’oie (La « goose » c’est toujours du whisky pour moi). A la baguette donc sous les yeux des autres convives. Ils attendent sans doute que l’on se loupe. Manqué mais d’abord on trie les morceaux. Il faut une vraie dextérité pour trier avec les dents…Surprenant mais vite avalé. Ici non plus ce n’est pas à table que l’on peut discuter d’un contrat.
En sortant, courbettes et remerciements, on n’est pas dans un quartier touristique, on ne parle pas l’anglais mais le cœur y est.
Sur une île faut prendre le bateau, demain on verra, ce soir il est temps d’aller se coucher.


Michel Prieu
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