64 - Hong Kong : Une autre histoire

Dans une agglomération aussi concentrée la question est souvent : Comment vivre ici ? En travaillant et en déguerpissant pour se ressourcer. 

Hong Kong est une verrue du système chinois au profil sibyllin : Région administrative spéciale de la République populaire de Chine. La plus grande et la plus peuplée des régions administratives spéciales. L’autre c’est Macao.

Superficie de 1104 km² (à comparer à Lyon, 47km² et Paris 105 km²) et 7,5 millions d’habitants. Densité de population 6793 habitants au km² à comparer à 38 pour la Nouvelle Zélande…

Des chiffres pour vous permettre de choisir d’y passer un moment ou y prendre racine.  Quelques autres pour compléter : ville du monde où l’espérance de vie est une des plus longue, 84 ans : conclusion, le travail conserve. Taux de chômage : 3,1%. Entre les performances de la construction, de l’industrie, de la finance vraie expression moderne de la puissance. Comment dire, c’est visible à l’œil nu que le labeur ne fait pas peur. 

En entrant dans les détails c’est encore plus flagrant. En sortant de l’aéroport cela vous saute à la figure, à gauche le port des containers est gigantesque…, immensément gigantesque. 

A droite l’autoroute de Macao est en construction. Travail phénoménal des gens de Bouygues. Superbe projet technique qui fait honneur à notre drapeau. Fierté mais sans cocorico mal placé, je sais le prix de la concurrence internationale. 

Il n’est pas le seul à devoir être félicité quand on voyage pour remarquer nos couleurs : Airbus est le second. Le confort d’un avion qu’il a conçu dans les dix ans qui viennent de passer est plusieurs crans au-dessus de celui offert par un Boeing. Plus de deux fois le tour de la terre pour comparer, condamné sans appel ! 


Une fois de plus constater que nous avons des atouts plein les mains pour exister à la face du monde. Les autres en profitent quand nous passons notre temps à nous lamenter et attendre que le gouvernement fasse pour chacun de nous. Les jeunes gens que l’on a rencontré au cours de ce voyage on fait le bon choix, demain ils seront plus forts parce qu’ils ont osé. Osé apprendre d’eux même pour se faire une idée et choisir leur destinée…

Hong Kong, porte de la Chine préparée par les Anglais, mais superbe analyse de projet planifié des dirigeants chinois depuis longtemps. La Chine était fermée. Les Chinois avaient besoin d’aide les anglais se sont proposés et ont montré comment le commerce et l’industrie pouvaient se développer. Comme à leur habitude les Chinois ont observé. Ils ont appris en silence et ont à leur tour essayé pour eux, loin des frontières pour ne pas être repérés. Travailleurs, ils ont progressé à l’intérieur comme à l’extérieur. Ils ont étudié, éduqué leurs enfants ( 99,000 % d’alphabétisation pour les moins de 60 ans !). Ils ont copié puis ensuite appris à concevoir des produits manufacturés.

Dans le même temps, on ne sait pas bien comment mais ils ont dépêché des émissaires dans tous les pays, des pions ? Non des relais qu’un jour ils utiliseraient.

Xiao Ping est arrivé et à compris que le marché mondial pouvait être attaqué. Le maillage du monde était réalisé, les chinois étaient présents sur tous les continents. Pas forcément pour y rester mais pour donner les ordres de priorités à Pékin, centre de la pensée hégémonique. 

L’entrée programmée dans l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) à tout enclenché. Les chinois implantés avaient analysé les marchés et ont passé les commandes à leurs parents et amis. Ils ont alors mis les bouchées doubles pour fabriquer ce qu’on leur demandait. 

Pas regardant sur les normes et la qualité (au début) mais peu à peu les choses ont changé. C’est devenu l’atelier du monde et nous avons perdu bien de notre savoir-faire. Erreur de logique politique et économique que l’on pleure aujourd’hui et que l’on ne sait pas comment enrayer…

Alors sous nos yeux le port des containers voit tous les flux occidentaux entrant arriver par Hong Kong et Macao. Et qui récolte le fruit de cet intense trafic, commercial industriel et financier : Shenzen, la porte à côté. L’ensemble du monde s’est fait piéger.
J’enrage d’autant plus que c’est par facilité. Evidemment que c’est compliqué de construire et fabriquer. Un atelier d’une usine, cela fait du bruit parfois cela pue mais ce n’est pas la peine de le laisser faire aux autres. Cela donne à manger aux enfants et conserve à chacun sa dignité.

En plus avec l’avance technologique que nous avions nous pouvions encore affiner, progresser tous nos projets… Bouygues, Airbus bien d’autres encore mais pas assez et là sous nos yeux c’est l’échec de nos dirigeants que je vois.

Ce n’est pas pour moi que je suis  triste mais pour tous les enfants qui attendent un peu d’espoir, celui que nous avions et que l’on n’a pas su leur conserver. Depuis 1980, nous avons failli face à nos responsabilités, aujourd’hui sait-on encore ce que ce mot veut dire ? 

Nous n’avons pas su profiter de ce temps de paix (comme jamais cela ne nous était arrivé) pour changer notre mode de pensée et imaginer un avenir nouveau pour continuer d’exister sur l’échiquier mondial avec des idées qui nous sont enviées. Nos hommes politiques ont profité de leur pouvoir sans s’occuper de l’intérêt général.

C’est peut-être là qu’est de nouveau l’espoir, que de jeunes dirigeants bousculent les habitudes et réveillent à nouveau l'envie de travailler des jeunes générations. C’est l’histoire que m’aura montré Hong Kong où vieux et jeunes continuent de travailler pour leur prospérité.

Michel Prieu

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