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57 - AUCKLAND EN HIVER

Auckland c’est la grande ville de Nouvelle Zélande, celle qui concentre 1/3 de la population du pays. Elle se love tout autour de Manukau Harbour. En tournant autour, de Beach Haven à Howick on trouve toujours une poche d’eau. 

Obligé ou presque de passer devant Sky Tower qui est bien placée pour être sa signature et son centre d’intérêt. Mais je crois que l’on vous a déjà raconté cela et vous pourrez le retrouver dans le blog de l’an dernier:   
Cette fois-ci après la victoire de l’America’s Cup, je pensais trouver le bateau à la Marina à côté du KZ21. Chou blanc, je ne sais pas où il est. Je voulais voir la coupe qu’il avait, sentir le travail des ingénieurs marine. J’aime les bateaux, voir comment ils ont évolué dans leur profil. Quand je vois un bateau j’ai toujours Eric Tabarly d’un côté et Kersauson de l’autre. Je leur ai donné rendez-vous une prochaine fois, en Bretagne peut-être.
Le temps n'est pas vraiment au beau, le vent souffle fort dans la baie...
Pourtant ici, il y a toujours des voiliers qui régatent pour le plaisir !!!
Le second rendez-vous de la journée était de passer chez Frog-in-NZ. L’an dernier nous avions parlé avec Pauline, puis en préparant notre voyage Alice  et maintenant c’est avec Gabrielle. Agence de voyage spécialiste de la Nouvelle Zélande, un site web dans lequel avec des guillemets je puise des détails pleins d’intérêt pour vous en parler. Autre point où si loin de chez nous on peut venir passer une tête et boire un thé. 
Sébastien son créateur est venu nous saluer et échanger un moment sur le voyage que l’on va bientôt terminer. Si vous passez par ici vous pouvez compter sur eux. Ils sont de bon conseil.


Auckland est très vaste mais son cœur est tout petit. En ce moment il est chamboulé par de nouvelles constructions qui ont commencé et défigurent le quartier entre le port et Queen Street face à la gare des ferries. Alors on s’est dit qu’il serait mieux d’aller à la campagne. 


Souvent à la campagne c’est là que l’on rencontre l’histoire du pays. Quand on parle de mythologie maorie il faut se rappeler tout de suite que c’est tout près de nous, mille ans en gros, avec les grecs c’est plus du double et leur philosophie nous imprègne encore. 


Mais quand on parle d’histoire de Nouvelle Zélande c’est juste deux siècles et demi, pas une éternité. C’est le Village Historique de Howick qui nous rappelle cela.










Nous vous avons dit que pour une au deux semaines les Anglais nous avaient soufflé la Nouvelle Zélande sous le nez. Nous étions à Tahiti, en Nouvelle Calédonie et la Reine d’Angleterre pensait que l’on pourrait bien venir se poser ici. Alors elle créa un corps expéditionnaire fait de vétérans des luttes lointaines. Elle demanda à des soldats aguerris qui avaient servi dans les lointains pays de l’Empire Britannique de se porter volontaire pour créer le « Royal New Zealand Fencible Corps ». 


Auckland 1857
Hone Huke en 1845
Un coup d’humour anglais : Fencible comme De-Fencible. En effet à l’époque Auckland était une petite ville mais stratégique tout de même et menacée en plus des français par les attaques des guerriers maoris. En cassant le mât de l’Union Jack à cinq reprises le chef maori Hone Heke avait fait clairement comprendre que les anglais feraient bien de ne pas rester sur son territoire.
La reine permit aux soldats d’amener ici femmes et enfants. Enorme logistique à mettre en place. Des voiliers à aménager pour servir de charter, un endroit à trouver pour permettre de donner un terrain et un abri à chaque famille. Un engagement de sept ans en échange. Beaucoup d’Irlandais crevant de famine se sont expatriés formant ainsi près de Auckland une vaste colonie dont les descendants sont encore ici.



3 à 4 mois de voyage...

Dans des contions pour le moins précaires...
Ce projet fut une réussite et sans doute fit-il des petits car au cour de XIXème siècle 4,5 millions de britanniques ont quitté leur pays pour s’installer dans les colonies dont un peu plus de 800000 entre Australie et Nouvelle Zélande.


Répartition des volontaires au départ
Publicité "légèrement " abusive pour pousser au changement !!!
Je sais de la bouche d’anglais qui jouent autour du Golf du Château des Vigiers qu’il est très difficile après des années passées loin de Londres d’y retourner pour y passer retraite. Il y a vingt ans, quand il m’avait dit cela je ne comprenais sans doute pas correctement l’anglais. Aujourd’hui, je sais que c’est vrai aussi pour des gens d’autres pays.



Howick raconte en raccourci un bout d'histoire de la naissance d’un village. Une leçon d’histoire de civilisation. Je sais que la théorie de la colonisation a été l’œuvre de Livingstone et qu’elle a été menée de main de maître par ses successeurs. L’esprit anglais est partout où nous allons, pas toujours apprécié, combattu souvent mais toujours présent dans les endroits où ils sont passés. 
Ils ont dû laisser arriver l’indépendance dans beaucoup d’endroit mais ils sont toujours là. Et à Horwick c’est une symptomatique  image de la manière dont ils ont construit cela.



Le projet était plein de danger pour les hommes mais surtout les femmes et les enfants. Pour s’engager vers cette terre lointaine, il fallait du courage mais quand vous avez faim certainement un grand désespoir. Les Irlandais n’avaient plus rien à manger, les soldats avaient une mission de représentation. Devaient se trouver un métier dans la semaine, leur mission était de parader chaque dimanche pour montrer qu’ils étaient là, qu’il valait mieux ne pas s’y frotter.





Le village s’est établi d’abord sous des tentes pour les hommes et de grands dortoirs pour les femmes et les enfants. Puis petit à petit, la vie a fait que des maoris ont coopéré et apporté leurs compétences en apprenant aux nouveaux arrivants à faire des cabanes un peu plus confortables avec les arbres et les fougères du pays. Les familles ont pu se regrouper. Les maoris de leur côté ont appris à créer pour eux de nouveaux outils…


















Puis le temps passant, les maisons traditionnelles ont vu le jour selon les grades et les fonctions. Les artisans et les services se sont implantés. Il a fallu créer des puits pour l’eau, les fours pour le pain, les cheminées pour se chauffer et cuisiner.







L’école primaire puis secondaire pour préparer les enfants. Des images qui vous ramènent à vos jeunes années avec le porte-plume et les encriers. La salle de classe à encore les senteurs de jadis. 


Photos année 1887







Le charpentier n’oublie pas de vous rappeler que la vie se termine un jour et la caisse de bois ne vous surprendra pas. Avec cela il fait aussi des tonneaux pour la bière et des baquets pour le bain des enfants et des grands. Vous retrouvez aussi tous les ancêtres des machines sophistiquées d’aujourd’hui qui ont changé notre vie : machine à laver, à essorer, les fers à repasser, les lampes de chevet.

Le village vous remontre les jeux que vous avez abandonné pour rester devant la télé, lancer de fer à cheval, jeu de dames avec des jetons en tranches de cabouilles de maïs (grillées pour les noirs). L’astuce et le génie des hommes réunis…
Cook, le capitaine devait avoir un drôle de palais. Il a fait de la bière avec des feuilles de Rimu. Il ne pourrait plus le faire maintenant, il est remplacé par le pinus radiata que l’on voit en morceau sur les bateaux. 
Les soldats ont sur leur bout de terrain créé des jardins et fait des plantations avec des plantes locales et celles qu’ils ont importées au fil du temps
Dans les troupes, il y avait aussi de mauvais garnements et il fallait bien un tribunal pour les juger. Le boulet pour les condamnés est encore au pied de l’entrée. 
Pour ajouter au plaisir de revoir tout cela, vous êtes accueilli en tenue d’époque. Une charmante dame vous fait la leçon et vous partez cahier sous le bras en français au cas où vous vous perdriez. Mine de rien attention sincère comme les mille détails qui vous font voyager pour dépoussiérer votre mémoire et rappeler à l'esprit des moments privilégiés.

Moment d’émotion chez le forgeron, ce métier que mon père m’a fait aimer comme le rugby. Ce métier qui me fait dire aujourd’hui combien nous sommes bêtes de nous battre entre nous chaque jour, de ne pas savoir où aller alors que d’autres avec moins de savoir ont su s’adapter. Aussi forts qu’ils soient pour construire une partie de leur voitures, américains, japonais, allemands, italiens  ont à un moment mangé dans la main des forgerons que nous étions. 








A revoir tous ces marteaux, ces frappes, ces ciseaux pareils à ceux qu’enfant je regardais et qu’ensuite j’ai appris à manipuler, je regrette de penser que les forgerons français avaient du génie et que personne n'ait pris soin de le perpétuer.






Je n’ai pas oublié l’église construite par les missionnaires car pour elle ce n’est toujours pas l’histoire, vous pouvez louer le village pour vous y marier et faire la fête, habillés comme vous voulez. Cela paraît désuet mais pas tant que cela tant chaque village, j’allais dire chaque caillou peut porter une plaque pour se souvenir qu’un homme important s’est assis là un jour.

Cette famille devait surement habiter la grand maison....

L’esprit des pionniers reste dans ce village reconstitué avec des maisons où de vraies vies se sont passées. Esprit des anglais qui quoi qu’il arrive n’oublient pas d’où ils viennent et où ils vont. Ils ont choisi le libéralisme sans se libérer de leur passé. Tour de force que l’on peut ne pas apprécier, mais une fois pour toute les français devraient réfléchir  pour enfin décider où ils veulent aller.

Michel Prieu
Facebook : Michel Prieu
Email : michelprieupassion@gmail.com
Blog Rugby: variationsetideesrugby.blogspot.com
Blog 2016 : Australie New Zélande : beauvoyageenaustralianewzel.blogspot.com
Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Email : francoise.devillechabrolle@gmail.com








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