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16 - WELLINGTON : Si le rugby m'était conté...

PETONE RUGBY CLUB
Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’ici parler de rugby, c’est parler éducation, règles de vie pour ne pas dire religion. Il me semble qu’en France c’était comme ça quand j’étais enfant et puis il semble que depuis l’avènement du professionnalisme en 1995 tout fout le camp.

Wayne nous avait donné rendez-vous en Italie, pas loin de chez lui. très bien son pays...

 


Je voudrais que les quelques lignes qui suivent rassurent les mamans. Les enfants d’ici ne sont pas différents, mais des hommes et des femmes de bonne volonté font un boulot sans compter pour sortir les petits et les grands de devant leurs écrans.

Wayne  Rugbyman PRC.
Wayne, le Chairman du PRC nous attendait pour nous dire comment il s’organisait pour faire jouer toutes ses équipes. Deux fois que nous passions notre samedi après-midi sur les prés du club historique. Créé en 1885, il est toujours debout et se porte comme un chêne.
Il suffit de voir l’activité et les animations de chaque journée. Les joueurs entrent ici de père en fils. C’est un lieu d’histoire et de culture. Les entraîneurs sont d’anciens joueurs qui passent leur temps à encadrer les jeunes gens qui viennent pour jouer et seulement pour jouer.Pas un joueur n’est payé. 

Fils et petit fils de Wayne Rugbymen PRC
Le père de Wayne rugbyman PRC

















L’équipe première est d’un niveau supérieur à la Fédérale 1. Plusieurs All Blacks ont joué ici dont Tana Umaga et Simon Mannix. Plus encore chez les All Blacks Maoris.
Le Club House raconte l’histoire et la philosophie du club. C’est ici un apport important pour la vie sociale de la petite ville du fond de la baie de Wellington.





  

Le maillot des origines, 
toujours le même dessin
Six équipes seniors jouent les championnats locaux. 16 équipes de jeunes (U6 à U 13), une équipe de U21 et particularité pour montrer que le rugby n’est pas que pour les gros une équipe de U85kg…

U=Under (moins de)











Wayne nous a fait faire le tour des collections et des trophées en nous parlant de son organisation. 

Le budget du club qui anime tout ce petit monde, fier et joyeux de se retrouver est d’à peine un peu moins d’un million d’euros. La WRFU et la Ville sont impliquées et des sponsors locaux viennent aider. Kermesses, saucisses et troisième mi-temps font passer le temps et permettent de boucler le budget. 
Tous ceux que nous avons vus sont enjoués et fiers de participer à cette épopée humaine. Samedi on va y retourner. 

Notez que dernièrement les arbitres du Lions Tour ont été reçus ici pour une conférence. Jérome Garcès, Jaco Peper et Romain Poite ont parlé de l’arbitrage. Respect, pas un mot face à l’arbitre ! 
Le rugby est un jeu mais encore plus une philosophie de vie.










Avec notre ami Fadi, occupé sans arrêt jusqu’à la fin de la Tournée des Lions , nous savons comment le gouvernement essaie de maintenir un climat social et une cohérence sociétale la plus équilibrée possible. 

On le voit dans les faits. Même à Petone RC, les rôles sont bien orchestrés. John Roper, le Président, est en relation avec ville et la région Wayne Smith,  notre hôte, s’occupe de la bonne organisation du club. Les différents comités ont des activités précises et…contrôlées. 


Nous ne remercierons jamais assez, John Roper, le Président et Wayne Smith de nous avoir ouvert leurs portes et leur cœur. 


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RONGOTAI COLLEGE / ST PAT’S SILVERSTREAM
Ces deux écoles s’affrontent régulièrement, l’âge des joueurs 16-17 ans. Magnifique, cela rime avec talent.



Quel match ! Silverstream à une équipe de toute beauté. Bien équilibrée, du talonneur à l’arrière. Devinez, ils jouent comme les All Blacks. Un peu jeunes, quelques déchets mais des essais magnifiquement menés. Des passes millimétrées comme à la télé samedi dernier. Les joueurs de Rongotai College sont vite dépassés. Ils offriront une meilleure résistance en seconde mi-temps avant de s’écrouler.













Ce qui est intéressant c’est de voir l’engouement que draînent ces matches entre collèges. D’une part c’est beau de voir les jeunes en uniforme. Un conformisme que l’on peut critiquer et sûrement qu’il crée des rejets, mais qui impose le respect d’une règle clairement énoncée.




Quand on les voit jouer tout est appliqué pas de raison qu’en classe il en soit autrement. Les professeurs sont là pour regarder. Mais le plus surprenant ce sont les photographes. Plus d’une dizaine sans compter Françoise dans l’après-midi ensoleillé.












Mike a passé une partie de la soirée à m’en montrer, me parler avec fierté de la réussite de plusieurs des élèves qu’il a vu passer. Les professeurs sont là pour pousser les élèves juste avant l’université, 50% vont y continuer leur scolarité.
Au fond en retrait on ne pouvait pas la manquer, la voiture d’un coach de Hurricanes. Je me suis présenté et tout naturellement il m’a invité à passer jeudi matin à l’entraînement des joueurs de la franchise de Wellington. Me voilà occupé. Je n’en reviens pas de la simplicité et de la gentillesse de ces gens. Ils font tout avec sérieux sans se prendre au sérieux.








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NEWTON  RUGBY LEAGUE STADIUM
LES HURRICANES !!!!
N’oubliez pas, je vous parle du camp d’entraînement quotidien des joueurs qui ont gagné l’an dernier le Super Rugby. C’est plus que le bouclier de Brennus…. Pas de police, pas de chien, un parc, en ville , tout est naturel !
Je suis comme un enfant à qui on vient de donner le jouet qu’il attendait. Même le givre à faire sauter ne m’a pas retardé. Toute la voiture était gelée, mais le soleil allait m’accompagner.
Richard Watt


Françoise est restée enfermée, un rhume carabiné. Mais elle serait venue, on a juste troqué le golf par le rugby mais les rencontres, les joueurs et ceux qui les entourent ont la même richesse à partager.
Ce matin je me rends à l’invitation de Richard Watt. Je compte bien trouver Raphael Lagarde dont le papier dans le Rugbynistère m’a tant intéressé. J’aime ces jeunes gens qui sortent des sentiers battus pour créer leur projet…
Les voitures du staff sont garées. Les voitures ici ne sont pas pour les joueurs. 


A peine arrivé, je constate que le terrain est déjà organisé. Les plots en place avec les piquets. Selon R. Watt l’entraînement est à 9h30. Le coup de sifflet est donné à la seconde près.
Un peu avant j’ai rencontré Raphaël très occupé sur la table des GPS. Chaque joueur vient s’équiper et tout le monde dit bonjour, Shields, le capitaine vient me saluer. Pas étonné. Rassemblement, les groupes des ateliers sont déjà prêts. Echauffement au pas cadencé…
Les joueurs suite au match des Lions ont coupé, une semaine de repos. Ils ont repris l’entraînement hier et aujourd’hui séance cardio de derrière les fagots. Possible de faire ça, le prochain match capital est le 15 juin. 

Je me suis régalé. Tous les coaches sont là. Boyd en premier. J’ai mon rendez-vous avec Raphael, je reviendrai. 

Pour une mise en bouche trois ateliers avec coaches attitrés. Boyd au milieu rassemble les joueurs de temps en temps. Tous les exercices que j’ai suivi sont des ateliers de phases de jeu. Il y a même un atelier « à toucher ». Les joueurs sont obligés de s’entraîner en réfléchissant ! Avant de vous quitter sa remarque principale alors que je lui faisais part de mes observations : « Pour l’entraînement et le jeu, c’est facile, les All Blacks donnent les directives politiques, stratégiques et on fait comme ils le veulent».


Je suis parti la tête dans les étoiles, cet après-midi j’irai marcher puisque Françoise doit se reposer.
Dernière bouchée avalée et je suis parti en balade. Où que je sois j’aime partir de la maison pour une virée de deux ou trois heures à pied. Le nez au vent, je découvre toujours des choses. 

Silverstream est fait pour le loisir mais aussi pour apprendre. On vous a parlé de St Pat’s mais vous avez aussi le College International des Garçons, pas loin de l’Hippodrome de Wellington. Avant cela et face aux batiments des Forces de Défense vous passez devant l’Université NZCIS. Comme souvent en pays anglo saxon lieu important d’innovation et sport. Intégration du savoir complet.

Mais on pense aux petits aussi. L’école publique est gratuite et obligatoire jusqu’à 16 ans mais vous pouvez envoyer vos enfants dans l’école de votre choix. C’est parfois difficile d’avoir des enfants et de travailler, des crèches privées sont plus nombreuses maintenant. Dans le quartier aussi une école du Groupe Montessori.



Dans le circuit de l’après-midi pas moins de trois golfs longés qui vous donnent vraiment l’impression d’être à la campagne. Pour rejoindre la rivière Hutt j’ai coupé par le Memorial Park de Trentham. 







Il est l’illustration de la lutte permanente entre les tenants du développement à tout crin et ceux qui souhaitent conserver un équilibre naturel. C’est ce que fit un jour M. Barton. Il acheta des hectares pour éviter que le bush ne soit totalement détruit. Ce bush Néo-Zélandais est très particulier. Plus dense encore que celui d’Australie. Difficile d’accès c’est un refuge efficace pour les animaux. Vu de loin il donne vraiment cette impression de densité qu’offre le brocoli. 











Le parc fait aujourd’hui 48 hectares, il sert de support à de multiples terrains de rugby bien sûr mais aussi de soccer, de hockey sur gazon. La maison des associations sert de point central.

En été j’imagine que des équipes de cricket doivent se former. Paradis des chiens et des promeneurs, la ville met un point d’honneur à le garder propre et bien tondu. 


Michel Prieu
Facebook : Michel Prieu
Email : michelprieupassion@gmail.com
Blog Rugby: variationsetideesrugby.blogspot.com


Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Email : francoise.devillechabrolle@gmail.com

6 commentaires:

  1. je viens de parcourir tout votre periple
    chapeau cela me reconsilie avec les choses simples et si importantes
    incroyable ce rugby veritable moteur de la nouvelle zelande
    la passion les anime sans debordements
    votre temoignage a la hauteur des reportages de feu THALASSA j ai cru comprendre que vous aviez des attaches en andalousie surement liees au golf je vis a estepona si vous passer un jour par la faitesmoi signe j aurai plaisir a vous rencontrer

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    1. Bonjour Allan, merci pour ces encouragements. Mais c'est un vrai plaisir de transmettre des choses pareilles. Nous avons fait de même pour les USA et l'Australie, l'Ecosse...Donner un peu de soi pour ce monde de brutes, nous fait du bien pourquoi s'en priver, nous sommes, Françoise et moi des fils d'Epicure après tout. Notre gourmandise c'est la rencontre de l'autre, chez lui, c'est plus marrant!
      Notre prochain rendez-vous en Espagne est pour le 15 Octobre. Siegfried notre ami, affine son golf et nous y attend déjà. Ce sera un plaisir de passer vous voir. J'ai dû dire quelque part que le rugby crée des liens...A bientôt.

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  2. J'ai, moi-aussi, trouvé très intéressant tes commentaires, parfois généraux, souvent plus recentrés sur le sport, golf et rugby en particulier.
    Ce que tu dis sur le rugby, qui m'intéresse au premier chef, me rappelle, en partie, mes jeunes années. Cela voudrait dire que c'est encore possible...?! Et alors, c'est comment aujourd'hui chez nous?

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    1. Bonjour André, ce blog est général parce que tous nos lecteurs ne sont pas des fans de rugby, ni de golf...Nos rencontres et nos coups de cœur les font voyager. Pour plus de détails sur le rugby clique ci-dessus sur le texte sous LE RUGBY EN NOUVELLE ZELANDE. Comme moi tu y retrouveras une part de notre jeunesse.
      Le rugby de Nouvelle Zélande ne ressemble en rien à ce dont on nous a parlé. Il est amateur, joué souvent pour le plaisir. Les All Blacks ne sont qu'une petite partie d'élite, qu'on rêve d'imiter, mais pour y arriver nous nous sommes trompés de route.
      On pourra changer mais la machine est lourde à bouger...est-ce une volonté? Je ne sais. Mais je peux te dire que je régale de voir du jeu dans tous les matches et la rencontre avec les gens est épatante...Le feuilleton continue à Christchurch , la semaine prochaine.

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  3. Bonjour,

    Périple intéressant donc. Mais j'imagine que c'est un peu ce à quoi tu t'attendais. En fait, de la culture sur fond social, un élan culturo social. Et ce sont les seuls dans cet esprit. Difficile de lutter, de mettre tout le monde d'accord pour une politique globale et positive de ce sport si tu n'es pas dans cette convergence. Sinon au retour, tu me dis quand tu veux aller voir le fils du membre du board de la wrfu. Bonne continuation à vous deux. Bises. Serge.

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  4. Salut Serge,

    Non en fait je n'étais pas préparé à trouver ce que j'ai trouvé. En entrant dans les clubs tu trouves une culture et en regardant dans les étages tu te rends compte que c'est politique. Une volonté de faire exister la Nouvelle Zélande par le sport autant que par son équilibre économique et social. Jusqu'à présent je n'étais pas entré dans les détails. Le rugby n'est pas le seul vecteur, les gens qui le dirigent en sont conscient. Ce soir je viens d'arriver à Christchurch au parler plus sec, plus direct moins polissé qu'à Wellington .
    Mon ami Dave (ex-journaliste sportif de la presse écrite) m'a dit tout net que le Super Rugby était condamné. J'ai trois semaines pour comprendre. Les Crusaders s'entraînent à côté de la maison et j'ai déjà les entrées pour aller les voir. Samedi on verra le 1/4 de finale de Super Rugby ici à Christcurch.
    Ceci étant je ne suis pas pessimiste car encore une fois des modèles gagnants comme les AB existent chez nous. Tu as dit toi même que le volley était dans ce cas,on connait le foot, le hand ball...Dans notre République nous avons des marges et des forces. Ce qui m'ennuie c'est qu'au lieu de chercher le bien commun trop de dirigeants cherchent le bien personnel. Comment un type comme Goze peut-il être conforté à la LNR? Comment le statut de GIFF a-t-il pu être biaisé de la sorte par les clubs?
    Je vais continuer à ramasser des informations pour être le plus précis possible ensuite on verra où cela nous emmène. Mais j'ai de quoi faire des pistes intéressantes pour la base de réflexion. A bientôt. Bises

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