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37 - La route Wanaka / Invercargill


On a quitté Wanaka a regret, le bruit de la rivière nous avait bercé et Diego allait nous manquer. Petit poucet qui était entré sans prévenir autour de Tracey et de Tim. L’amitié peut sauver de l’embarras, c’est vrai. Drôle de petit bonhomme enjoué et agité qui se préparait pour l’école arborant son t-shirt signé : Wanaka Primary School. Je crois que j’aurais étudié même chez les anglais.

Derniers hugs pleins de sincérité avec Tracey et Tim que l’on n’oubliera pas, les recettes qu’ils nous ont passées ne s’envoleront pas, on va les revisiter mode méditerranéenne, le fumé mais aussi les pommes de terre cuites à l’eau et passées au four. Sans oublier le « deer ».  Ils sont invités en Espagne et comme ils aiment voyager on va se préparer à leur faire visiter l’Andalousie.

Retour vers Queenstown que l’on a négligée, les informations recueillies par Françoise la disait très huppée, comme les stations alpines de Suisse ou encore celles de nos vallées où il est difficile de s’installer. 
La ville domine le lac Wakatipu. Et c’est une "vraie" ville, circulation intense mais rues piétonnes. Les télécabines partent sur les hauteurs comme j’ai déjà vu en Autriche. Plus qu’une station de ski, c’est une station touristique. 
















Les amateurs de sensations fortes y sont les bienvenus mais aussi les amateurs de jazz et les pêcheurs à la mouche. Le lac est une longue langue glaciaire qui donne beaucoup d’activité été comme hiver. Si l’on en croit les magazines Queenstown est réputée pour sa cuisine, on vous laissera essayer quand vous viendrez. 


En arrivant à l’aéroport prévoyez une journée nous n’avons fait que passer. A la réflexion la ville a plus d’intérêt que nous ne le pensions. Plusieurs scènes du Seigneur des Anneaux ont été tournées pas loin du port… Ce qui fait que les gens qui passent viennent du monde entier.





La route longe le lac sur des kilomètres jusqu’à Kingston. Difficile de conduire sans se laisser distraire par les eaux d’un côté et les sommets enneigés des Remarkables de l’autre. Ils ont été rafraîchis durant la nuit d’une fine couche de neige, cela se sent, il fait soleil mais la température est tombée. Elle ne dépassera pas 6 degrés, bonne température pour mettre le vin au frais.


Alte déjeuner sur le pouce à Garston. Coin improbable qui a une histoire à raconter commencée en 1858. C'est la ruée vers l'or qui a attiré les premiers colons. Ils sont venus du monde entier. Certains mineurs sont devenus fermiers. Au cours du temps le relais de poste s’est transformé en hôtel-café. Le premier hôtel a été construit en 1876, puis modifié, il a brûlé en 1935 pour se reconstruire comme il est. Les pêcheurs sont encore aujourd'hui les bienvenus.


 




L' hôtel en 1930, était le point de ralliement des habitants

 Déjeuner sandwich dans la malle de la voiture puis café chaud parfait de l’autre côté de la route. Le temps de signer le livre d’or ouvert en 1966. Quelques échanges de bienvenue avec notre hôte histoire de lui faire un peu de publicité. La halte coupe le voyage et comme chaque fois quelque chose de neuf à apprendre. Si vous y venez vous pourrez maintenant visiter le site de randonnées à vélo et moto qui dernièrement a été inauguré. On n'arrête pas le progrès.


Plus modeste actuellement, il garde le même métier 















Au-dessus de nous les nuages sont accrochés aux montagnes mais sur la plaine c’est grand soleil. 

Nous traversons une zone d’élevage à perte de vue. Les troupeaux de moutons et de vaches se succèdent de loin en loin. Parfois un élevage de cerf et de biches vient changer le cours de nos réflexions. Cela nous ramène un soir de match à Wellington avec Tricia et Bill et leurs 700 laitières se félicitaient des changements qu'ils avaient faits. 



Comme chez nous les paysans doivent être prisonniers des banquiers. Quand je vois l’équipement d’arrosage des prés, je me dis qu’il y a quelque chose de déréglé dans notre façon de s'alimenter. La Nouvelle Zélande à certes de l’espace et s’occupe de nourrir les pays qui n’ont que des immeubles où rien ne peut pousser.
Je me dis aussi que les vaches ou les moutons doivent trouver les hommes déraisonnables de les transformer en machines à lait forcé. Les animaux mangent sur une ligne et laissent derrière eux un champ de boue. Les champs d’herbe ou de ce qui ressemble à du chou ont quadrillé la plaine. Au moment de semer, le champ est parcellé en fonction des rations et du nombre de têtes. Je pense toujours à l’histoire des bisons compté par Dan O’Brien. Le piétinement des bêtes ne permet  pas à l’herbe de repousser naturellement. Alors il faut semer, mettre de l’engrais… et sans cesse recommencer, été comme hiver. 


Le métier de paysan s’est bien transformé dans le temps. Il est devenu industriel ou peu s’en faut et a dû bigrement s’endetter. Françoise a voulu prendre un peu de hauteur pour photographier  l’immensité de la plaine à l’approche d’Invercargill (ça ne se prononce pas du tout comme c’est écrit dire "invécagol", un peu la même surprise que quand vous entendez Edinburg prononcé par un écossais "D'unbar"). 







Une dame était en train de travailler sur son tracteur, intriguée elle s’est approchée comme chaque fois qu’un néozélandais vous croit en difficulté. Moment de causette dans le pré pour expliquer ce qu’on faisait. La dame était surprise et ravie à la fois, elle a promis de voyager avec nous, très amusée en nous donnant son adresse électronique… Le mail-post du passé lui aussi a fait des progrès.





Quelques kilomètres après nous arrivions à Invercargill, plate au milieu de la plaine. L’impression d’être dans une immense zone industrielle et commerciale. Envahie des magasins de vendeurs de voitures et de matériel agricole. Une impression de ville américaine aux maisons et immeubles bas, tout est fait en carré, facile pour se repérer. Quelques voitures « vintage » de ci de là pour montrer si l’on en doutait que nous sommes en pays où les premiers européens qui sont arrivés étaient écossais. 


A Wanaka nous n’avons pas croisé beaucoup de maoris. Déjà qu’ils n’étaient pas nombreux à cause du climat, aujourd’hui la plupart des familles résidentes ont été chassées par la montée des prix de l’immobilier et de la vie touristique qui fait tout augmenter. Il faudra bien à un moment de poser la question et revisiter la façon de vivre mais nous sommes trop vieux pour assister à cela. 

Le seul que nous avons vu dans la rue portait sur son visage un magnifique moko, il vendait un livre, quand je me suis décidé à l’aborder il avait disparu de son coin de rue. Un regret à effacer.

Je vais m'y atteler.


Michel Prieu

Michel Prieu
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Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Email : francoise.devillechabrolle@gmail.com

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