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40 -STEWART ISLAND: Deep Bay ET South Sea Hôtel

Le vent souffle mais il faut se trouver sur une crête pour le sentir. A Oban, nous sommes à l’abri des rafales d’ouest. L’archipel est confortable pour l’hiver. Composer la valise n’a pas été simple même en regardant les prévisions météo. Mais la surprise véritable a été d’arriver sur Stewart Island et y trouver une végétation luxuriante. Nous pensions trouver des zones pelées par le vent, nous ne trouvons qu’un bush dense, aux nuances de vert changeantes au cours de la journée.


De la fenêtre de l’hôtel South Sea, le port nous est grand ouvert. Le danger n’est pas grand, la sécurité est assurée par un couple de Tadorne du Paradis qui sont autour du jeu d’échec. Plus fidèle que ces deux-là tu meurs, jamais l’un sans l’autre. Si tu t’avances pour parler à la femelle le mâle ronchonne.


Le mâle  l'air bien sérieux avec sa tête noire !!!
C'est un cachotier ...
Regardez quand il s'envole.
















La matinée nous sommes restés au calme, mais cet après-midi nous avions besoin de prendre l’air. Nous sommes montés au golf. Quand on dit monter, c’est monter. Une preuve de plus que nous sommes en pays écossais. Le tracé bien qu’au bord des falaises de Deep Bay, n’est pas un links facile à jouer. Même les chariots électriques auraient du mal à monter. Pas quand même la peine de s’encorder mais pour venir y jouer mieux vaut être entraîné à marcher.


Une fois en haut de la butte la vue est exceptionnelle !!!!
A gauche, c'est magnifique...
A droite, superbe aussi...
La preuve.
Le trou 2 descend de manière abrupte et le N°3 est un par 3 classique. En surplomb attention à la réception, le trou est bordé d’un caniveau. Le trou royal c’est le 4 : bonjour le départ face à la montagne et l’arrivée n’est pas donnée au bord de la falaise qui pourrait s’écrouler… Remarquez qu’en montant comme en descendant vous pouvez vous arrêter. Le spectacle sur les îles voisines est superbe. Et nous sommes protégés d’une immense haies de genêts pour ne pas tomber... Sacré parcours des quarantièmes ahanant car la pente est sévère. Ceux qui n’aiment jouer que les pieds à plat ne sont pas invités. 

On découvre le club house au loin.
Petit tour au club house pour tout de même signer le livre d’or laissé pour enregistrer les green fees en toute liberté. 


10 dollars NZ le tour ( 7€50)
 à mettre dans la fente ...













Le club house est minimaliste, mais bien présent....
Mais là encore quelle vue!!!
Le golf est un sport qui allie concurrence et convivialité. C’est un sport social ce que peu de gens comprennent. Ce jeu est une clé pour une rencontre, une partie de golf vous permet de discuter. Pour apprécier cela pas besoin de bien jouer, il faut juste aimer et prendre du plaisir. C’est un grand mot que ce verbe, trop souvent prononcé avec des arrières pensées. Dommage pour ceux qui ne savent pas bien le conjuguer. 



En redescendant coup d’œil sur Golden Bay où l’on ira demain, journée réservée. Passage à la bibliothèque pour commencer à chercher les livres que je voudrais rapporter, ceux qui ont des secrets sur l’histoire et la vie passée pour mieux vous en parler.
C’est que l’on a oublié quel courage il fallait pour s’installer ici. Je vous l’ai dit de Lewis Acker mais d’autres aussi. Des pionniers pour certains, parfois des naufragés mais aussi des visionnaires, des savants qui osaient s’aventurer. On marche depuis des jours sur des sentiers aménagés et entretenus (remarquablement) mais pour les tracer et les empierrer des hommes ont sans doute beaucoup sué. On leur doit beaucoup de respect.


Ce qui est impressionnant en regardant les vieilles photos prises sur les lieux c’est comment tout a été déboisé et retrouver un bush tel qu’il est, il a fallu des hommes illuminés et beaucoup travailler pour permettre à la Nature de se réparer.


Je me disais cela en rentrant à l’hôtel où nous sommes logés. De dehors il ne paie pas de mine, c’est juste en rentrant que vous comprenez que vous serez logé à l’ancienne, je veux dire comme dans une auberge. Le bois du bureau d’accueil est chaud de ses nuances de feu et le tapis sur lequel vous marchez est plus que douillet. 

Quand on a vu le peu de monde monter dans le ferry, nous avons demandé à choisir une chambre avec « vue ». En fait on s’est un peu gâté. On ne bougerait pas du balcon ou de la fenêtre qu’on aurait quand même des choses à vous raconter. Du matin au soir le port est animé avec seulement la marée, les nuages qui jouent avec le soleil et le vent. Au matin, c'est pareil regardez...
Départ des pêcheurs au petit jour...
1/4 d'heure après.
Notre demeure est née Oban House en 1884, servit de magasin et de relais de poste. Elle a reçu sans licence d’hébergement en 1890. devenu hôtel, il s’est agrandi en 1899 avec un magasin supplémentaire.


Deuxième jour: j'avais jamais vu des couleurs pareilles...
Une dame en prit possession en 1920 et fit le ménage. Ce qu’avait bâti ses prédécesseurs masculins ne devait pas lui convenir, elle démolit et fit reconstruire l’ensemble. Quand je vous dis que ceux qui viennent ici  ont eu pour première qualité le courage, c’est beaucoup de respect et un compliment. Elle mena son établissement jusqu’en 1942. Ce sont Mme et M. Patton qui ont obtenu la licence d’alcool mais seulement en 1955. Les retards de l’administration…, les mêmes dans tous les pays. Le nouveau-né devint New Oban House, le pub été ouvert.


Matin chagrin . Il pleut un peu.

1968, nouveau changement (Pas que dans l'île...), Monsieur Crack éclata le nom en The South Sea Hôtel et pour ajouter à son confort créa le lounge (salon avec vue sur l’océan) et le lounge bar (pour la détente entre amis).
En 1972, nouvel acquéreur, Bryce Woods qui en 1978 loue l’établissement à Bruce et Carol Ford. En 1992 la compagnie South Air racheta l’hôtel puis le revendit à son propriétaire actuel en 2000. 
Ce matin.
Une petite dernière du matin pluvieux  2 h après.
Au cours du temps l’hôtel n’a pas pris beaucoup de rides. Le salon, le pub et la salle à manger, le magasin aux alcools, la cuisine utilisent le rez-de-chaussée. Les chambres sont à l’étage. Le bois de sa construction, ses planchers (pas tous de niveau) grincent et laissent passer les bruits de voix et de passage ; les tapis de sol apportent un confort désuet pour aller aux douches et aux toilettes sur le palier.

L’auberge est le point de ralliement journalier des pêcheurs, des habitants et des voyageurs. Elle a dû voir depuis sa création de belles soirées. Nous y sommes bien habitués en deux jours d’autant que le chef de cuisine est de qualité. Il cuisine les saumon et les moules de plusieurs manières sur sa carte ce qui fait qu’à aucun moment nous n’avons goûté à ses sandwiches.

South Sea Hôtel est une auberge traditionnelle qui a su garder ses qualités du passé et s’adapter aux exigences de la vie moderne. Demeurer sur l’île est sans doute particulier, elle vous prend au cœur dès votre arrivée. Elle rend forcément les gens différents dès qu’ils y ont passé un peu plus de temps. En tout cas les habitants y sont ouverts, contents que vous soyez là, ceux que vous croisez font un petit signe, l’impression de ne pas faire partie de la cohorte des touristes anonymes. 



Michel Prieu
Facebook : Michel Prieu
Email : michelprieupassion@gmail.com
Blog Rugby: variationsetideesrugby.blogspot.com

Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Email : francoise.devillechabrolle@gmail.com

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