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25 - CHRISTCHURCH : Scarborough Reserve

Hoa hi,


Mon père disait souvent, « si les brumes partent il fera soleil » figurez-vous que c’est vrai même à l’autre bout de la Terre. Je ne savais pas que je parlerai de lui un matin à Christchurch en me disant que j’avais bien fait de lui dire que je l’aimais. A travers ces quelques lignes, j’ai le plaisir de le lui dire encore.
C’est lui qui m’a montré comment ne jamais oublier la Nature. De ne jamais oublier que c’est elle qui nous a permis d’exister dès que nous sommes apparus sur Terre. Nos luttes entre hommes ont d’abord commencé par des escouades mâles qui allaient chercher la pitance en prenant des risques pour leur vie afin de faire manger leur famille et le reste de la tribu.
Aujourd’hui bien sûr tout a changé, nous avons la facilité de piller ce que la Terre nous offre sans penser à ce que nous laisserons à nos petits-enfants. Les écrans de télévision et le neuromarketing associé se chargeant de les préparer à consommer au-delà de ce qu’ils peuvent imaginer. Le monde est en train de changer mais parfois il faudrait que ce soit plus rapide, en montrer une volonté partagée pour plus d’efficacité. Arthus Bertrand, Nicolas Hulot nous parlent depuis longtemps des méfaits de nos activités mais tout le monde ne comprend pas. Jacques Attali dit qu'il faudrait seulement deux jours de négociations pour cg changer la marche du monde...On peut rêver
Je pensais à eux en marchant le long des falaises au-dessus du fjord qui mène les bateaux au port de Littleton. 

Cette fois nous avons laissé Sumner à marée basse qui fait penser à un bout de Camargue. Nous avons pris la route qui monte vers Scarborough réserve, empruntant la route des cyclistes qui s’entraînent pour gravir le Mont Ventoux. C’est moins long mais cela monte autant. Les dames sont aussi nombreuses que les messieurs à vélo comme à pied. Pour les rattraper mieux vaut ne pas roupiller.


Dès que vous avez laissé la voiture le vent vous pique le nez mais vous n’avez plus le temps de respirer. Les yeux ne savent plus où regarder. Tout est organisé pour que les hommes et les animaux cohabitent. Les prés sont organisés pour les pâturages des moutons et pour ne rien dégrader le passage des clôtures est fait par des escaliers.





Au musée sans arrêt vous trouvez des bouts de récits historiques qui s’insurgent contre les implants d’arbres ou d’animaux qui ont détruit les espèces originales des îles. Ce souci constant de faire cohabiter la Nature et l’Homme est ici très présent. Même tenus en laisse pour ne pas courir après les bêtes en liberté, les chiens ont leur propre entrée dans le parc sans risque pour éviter l’escalier des hommes qui  veulent franchir les barbelés.
Une fois engagé sur le chemin qui surplombe l’eau maculée par la boue des averses des deux derniers jours plus question de parler, juste regarder. On retrouve le découpage de la côte comme à Coromandel l’été dernier. Les falaises colorées jouent avec le vert des près.














Au sommet on découvre l’ancien camp militaire réaménagé. Durant la dernière guerre la zone était peuplée de militaires lourdement armés. Cela me rappelle une fois de plus que tout, nous parle de sécurité, alors que nous sommes en paix depuis 72 ans. Depuis l’origine de l’Humanité ce n’était jamais arrivé. Il y a plus de morts à cause de nos modes de vie que par des faits de guerre. Quand va-t-on enfin le réaliser ? Quand va-t-on inverser le sens de nos pensées pour sauver ce qui peut l’être encore ?




Chemin faisant les yeux tombent sur les cargos à l’ancre attendant l’autorisation d’entrer dans le port. La proue face au vent, ils attendent pour nous laisser miroiter de nouveaux voyages d’un autre bout du monde. En même temps, obligé de penser que ce sont eux sur les mers qui dépensent en quantité le pétrole volé à la Terre, par facilité.


Nous voilà sur le versant ouest de Awaroa, le soleil illumine la baie où les écumes blanches viennent se jeter. Christchurh dans la brume apparaît. Ses maisons posées sur les collines ont en face les montagnes enneigées et l’océan tout près. Un luxe difficile à imaginer. Se poser, regarder.

En descendant nous sommes passés par Greenwood Park qui entoure une grosse ferme. Les champs sont hérissés des herbes sèches et de tapis de rochers qui font des écuelles où l’eau tombée est en train de s’évaporer. Le vent a fraîchi, l’après-midi s’avance, il est temps de rentrer.

Plus la peine de parler de la beauté de cette après-midi ensoleillée, vous pouvez regarder, nous on en a bien profité.


Hohoro !


Michel Prieu
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Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Email : francoise.devillechabrolle@gmail.com

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