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44 - DUNEDIN : Peninsula.

Comment dire ? On ne sait pas très bien. Notre réception d’hier soir avec Cathy et Graeme a été bien arrosée, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais après tout les vacances c’est d’abord affaire de convivialité, alors que même en travaillant elle pourrait exister mais nous sommes à l’aire de la compétitivité…
Je ne sais pas si vous avez compris mais la flexibilité chère aux néozélandais fait que même en travaillant ils pensent à trouver quelques moments pour se retrouver. Nous étions en train de discuter de tout quand pour Dunedin, sur le programme réservé au rugby, nous ne savions pas par où commencer. Jour de grand soleil, ce qui m’ennuie pour la pêche à la truite ( rien n’est jamais parfait alors pourquoi le rechercher), plutôt que d’aller en ville, c’est Penninsula qui nous inspira. 

Pour fixer les idées mieux vaut un dessin. La carte, ne vous dit pas que la colonie d’albatros que l’on veut visiter est à 35 kilomètres de la maison. La langue de terre avance dans la mer créant un fjord que la route suit doucement (50 à l’heure la plupart du temps), de quoi s’endormir après le déjeuner. En serpentant nous sommes arrivés au royal albatross centre. 
Cela nous a réveillé, d’abord le prix d’entrée puis ensuite la sympathie de l’accueil. Surtout que l’on nous a recommandé aussi d’aller voir les pingouins bleus. Nous savions qu’ils sont en Antarctique pour aller manger …Voir des albatros (comme en golf on n’en verra jamais) d’accord, mais on n’est pas des pigeons…
La baie sensée abriter les albatros où quelques mouettes guettent les touristes
 pour quémander une partie de leurs sandwiches...
On s’est quand même baladé, les falaises sont magnifiques à côté. Elles servent de parc de jeu pour les mouettes qui jouent dans le vent, mais surtout de repère aux cormorans. Perchés comme ils le sont, ils peuvent observer ce qui se trame dans l’eau et aller se baigner pour manger quand ils ont fini de couver.










Dans cette résidence à oiseaux ...
Surprise, ce sont des cormorans bleus !!














Les vagues étaient si fortes dernièrement qu’elles ont envoyé les sirènes directement dans le mur, on ne voit plus que leurs cheveux flotter sur l’eau. Vivement marée basse.



Un peu fâchés nous sommes revenus sur nos pas vers Larnach Castle. Changement de décor, retour à l’histoire et à la création de Dunedin par un groupe d’Ecossais. Je vous dis souvent qu’il faut rêver c’est un bon moyen de réussir sa vie. Monsieur  Larnach, écossais comme il se doit avait une brillante carrière dans la banque (un temps sous une tente…), les affaires et la politique. Il rêva d’installer sa famille dans un endroit qui rendrait hommage à ses mérites. Un de ses fils venant sur les collines de la Peninsula lors d’une promenade à cheval, dit à son père que ce serait bien que le château fut édifié au sommet du dôme , avec vue sur le port, le fjord et la ville de Dunedin. 




Le rêve devint réalité et pendant plusieurs années le château a prospéré. Ce sont les nouveaux acquéreurs, la famille Barker qui l’a racheté en 1967. Folie que ce coup de cœur mais aujourd’hui une belle réussite. Mais combien de gens, et combien d’années de travail pour le restaurer et le sauver !  Aujourd’hui avec majesté, majordome attitré, vous êtes les bienvenus. Les jardins vous attendent sous le soleil pour vous promener, vous pouvez décider de venir vous marier ou de fêter votre jubilée…Une pièce de musée.




On avait manqué les albatros mais la visite du château nous a enchanté. Les vieilles pierres ont toujours des secrets. En fait vous êtes hôtes privilégiés, les pièces d’origines ont été rachetées ou sont exposés gracieusement. Pour les pianistes , vous avez le droit de jouer pour a égayer la visite des autres invités.




Les chats sauvages d’Ecosse encadrent « Le camp » surnom donné au Château par M. Larnach. La devise du clan Sutherland associé à M. Larnach est « Sans peur ». Faut dire que pour décider de construire cette bâtisse elle était toute trouvée. Deux cents hommes y ont travaillé pendant 12 années.

Ballroom , qui sert aujourd’hui de café et de salle des fêtes a été ajoutée en 1885.  Les jardins sont de toute beauté comme savent le faire les Ecossais pour se distinguer des anglais. Ces derniers ont cultivé les roses alors que les Scots préfèrent inventer les rhododendrons. Jardin potager, allées fleuries qui nous font oublier l’hiver et même des oies d’un autre pays. Elles nous ont surpris posées ici.












Sans le savoir notre route n’était pas finie. Nous y avons croisé depuis que nous roulons en Nouvelle Zélande ses quantités de camions qui portaient des rondins de bois. Chaque fois que j’en vois un, je pense à la forêt qui s’en va en fumée… Un camion passait quand nous cherchions le port et la marina. On l’a suivi jusqu’à la marina mais on a trouvé aussi les chargements de bois. Où peut bien aller tout ça ?  Le bois représente pour le pays le troisième secteur d’exportation (3,2 milliards DNZ). 










Françoise en faisant ses photos s’est faite attraper par une responsable du chantier d‘embarquement. Elle ne lui a pas confisqué son appareil, avec ce qui se passe partout aujourd’hui cela pourrait arriver. Prendre des photos pour terroriser, d’autres y ont pensé, nous on préfère théoriser.
Elles ont discuté et la dame est venue prendre l’adresse du blog pour en profiter. Les Néozélandais sont surpris que l’on ait l’idée de passer quelques mois chez eux. Cela les surprend mais ils font tout pour nous être agréables, alors pourquoi ne pas revenir chez des amis ? 

Elle nous a conseillé pour mieux photographier d’aller au-dessus du port un endroit inconnu du touriste moyen. Vous voyez bien, il faut parler, l’autre (celui qu’une minute avant de le rencontrer on ne le connait pas, il a aussi des idées).

Aussitôt dit, aussitôt fait. Un monsieur était déjà là dans le vent du soir, froid. Françoise s’est activée pour reprendre de plus haut le résultat de la noria des camions. Avec leurs gueules d’américains sur la route ils nous font toujours peur, ils roulent comme des fous… les routiers sympas ça n’existe pas.

Un moment j’ai observé un drôle de ballet dans le chenal étroit d’entrée du port. Un cargo était remorqué pour venir à quai. Etrange manœuvre, compliquée à souhait. Pendant qu’un remorqueur poussait, l’autre dirigeait, de loin difficile de mesurer mais la manœuvre semblait compliquée. Capitaine et pilote pas loin du carré supervisaient tandis que sur le quai, les hommes du port, tout petits, observaient la manœuvre sans broncher.
Les hommes sont vraiment tout petits à côté du bateau et des montagnes de bois...


Alors que nous étions de plus en plus intéressés par la manœuvre plusieurs curieux étaient aussi arrivés, certains équipés de deux appareils de photo, mais sans tricot, avec le froid  qu’il faisait… Quand vous êtes béotien vous parlez entre vous, puis n’y tenant plus vous interrogez. Nous avions à côté ne nous l’ancien capitaine du African Goshawk. Il nous a renseigné manifestement content d’avoir cessé ses voyages de plusieurs mois.  Bien pour sa famille mais pas sûr que lui se retrouve bien dans ce choix. 

Une fois à quai le cargo, sera chargé en deux jours, la flexibilité veut ici que l’on travaille en équipe de nuit et repartira pour la Chine, on ne sait pas si c’est pour faire des baguettes maintenant que l’on a découvert à Séoul qu’il y en a en acier et en aluminium, en plus de la matière plastique. Tout ce petit monde était là pour ça, même des inspecteurs du port…
Fin de journée inespérée, alors on est rentré, le soleil allait se coucher, dernière image de la baie. Il faisait frisquet!




Michel Prieu
Facebook : Michel Prieu
Email : michelprieupassion@gmail.com
Blog Rugby: variationsetideesrugby.blogspot.com

Illustrations, Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Email : francoise.devillechabrolle@gmail.com

2 commentaires:

  1. tu emploie souvent ce terme de "flexibilité"...Peux-tu développer?

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  2. Bonjour André,

    Flexibilité, pour la Nouvelle Zélande , je l'associe à une réalité économico-politique, une qualité d'adaptation de ce pays aux réalités du monde d'aujourd'hui (selon mes critères d'entrepreneur et de dirigeant français...ayant travaillé dans plusieurs pays). Le monde moderne va très vite et pour ses acteurs se plier à ses exigences en fonction de ses propres perceptions donne une grande réactivité. A contrario de notre pays où nous avons une sainte peur de la précarité, associé au même terme de flexibilité.
    Aujourd'hui nous vivons dans le chaos. Pas une théorie, un fait. Pour s'en sortir ne pas faire que penser mais agir. Faire des choses simples. Pas toujours faciles. Agir individuellement et collectivement plutôt que de tout attendre d'un gouvernement qui ne s'intéresse pas à l'intérêt général.
    Nous racontons des choses sympas avec Françoise mais la Nouvelle Zélande ce n'est pas que cela. Elle a des problèmes comme nous mais elle y fait face avec pragmatisme (caractère anglo-saxon). Imagines-tu un cadre de haut niveau de la sécurité du pays décider en France de travailler 4 jours par semaine et en garder 3 pour lui? Imagines-tu un employé demandant à son patron 3 mois de congés (sans solde) partir en voyage et retrouver son job à son retour? Imagines-tu choisir d'avoir 3 métiers différents dans une même semaine chez des patrons différents. Chez nous c'est l'exception (et beaucoup d'indignation), ici c'est courant. Des magasins ouverts 24 sur 24h, il y en a, les gens y travaillent et ne se plaignent pas...Ils sont flexibles et ne jugent pas.

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