La route entre Wanganui et New Plymouth serpente dans la campagne et vous entraîne sans arrêt à regarder à droite vers le mont Egmont, en fait le cône du volcan Taranaki.
Nous avons bien tenté de faire un tour par la route de la côte mais en hiver ce n’est pas là qu’il faut passer. Les plages de surf sont désertes, les écoles fermées et les villages de campagne ont peu d’activité. Le tourisme ce n’est peut-être que l’été.
Personne !!! même la mer n'est plus là... |
UN café ouvert pour manger un bout à midi... |
New Plymouth nous a accueilli sous un grain de plein océan. La mer de Tasmanie ne plaisante pas ; j’ai en tête des récits de journaux racontant la course Sydney-Hobart sous des tempêtes qui ont fait des ravages dans la flotte dès après le départ.
La semaine s’annonce ventée et sous les grains, comme quand on est en mer, chaque nuage apporte sa larme ou balaie les voiles qu’il faut vite affaler. Pourtant à la couleur des mimosas, vous avez compris que le printemps est presque là, la température a dépassé 20° sous le soleil, la fin des vacances est annoncée…
Arrivés chez Judy et Len les fleurs du jardin en particulier celle de l’acacia permettraient de faire des beignets. Jaunes comme s’ils étaient gorgés de miel, qui sait ?
Nous sommes logés comme des rois, résidence avec vues. Du salon sur l’océan, coup d’œil sur les rochers de New Plymouth que vous ne pourrez oublier, l’image est gravée. De la cuisine sur le Mont Taranaki. Bouché les nuages occupent le tableau peut-être après tout qu’il est seulement timide… Mais on sait où il est tellement on l’a déjà regardé.
La première visite a été pour le musée Puke Ariki. Tous les noms ici parlent le maori. Noms mais surtout esprit qui régnaient dans les iwi (la tribu) et…, par magie semblent se perpétuer. Difficile de partager simplement l’émotion qui se passe quand vous regardez les vestiges qui sont exposés.
Tous parlent du génie des hommes qui ont vécu ici. Et ils étaient nombreux sûrement une des colonies les plus importantes entre le Waikato et le Taranaki. Des guerriers s’il en est tellement il a été retrouvé de vestiges du passé dans les marécages et sur les lieux des combats. Génie des hommes dans les sculptures sur bois, des wakas (pirogues de commerce ou de guerre) ou des maraes (maisons communes des villages).

Génie des hommes dans les outils de culture et de pêche. Ici l’on voit comment les artisans maoris ont adapté ce qu’ils ont appris des européens qu’ils ont rencontré puis aidé. Fabuleuse leçon du métissage des idées. A lui seul le musée est une leçon d’humanité. Il illustre comment la vie des européens et des maoris s’est imbriquée.

Génie des hommes dans les outils de culture et de pêche. Ici l’on voit comment les artisans maoris ont adapté ce qu’ils ont appris des européens qu’ils ont rencontré puis aidé. Fabuleuse leçon du métissage des idées. A lui seul le musée est une leçon d’humanité. Il illustre comment la vie des européens et des maoris s’est imbriquée.


Puke Ariki donne aussi toute la dimension des guerres, pas dans le détail mais par les vestiges, quelques images de misère ou simplement de tristesse. Pas un sourire sur les photos ou les vidéos. Des flashes de temps en temps qui vous marquent plus que d’autres, une sculpture ou une maquette sur bois souvent, plus encore que sur un bijou parce que dans les vitrines du pays on en voit beaucoup. Les motifs n’ont pas changé, leur charme joue encore.


Cependant, deux communautés côte à côte, même ennemies, peu ou prou échangent des idées, confrontent des savoir-faire et font naître un progrès …métissé. Je suis toujours un peu obnubilé par le « fighting spirit » des néozélandais transportés avant de jouer. On connaît celui des britanniques par notre histoire.
Arrivés ici, les légendes et les coutumes des maoris ont fait leur chemin dans les esprits. Le haka n’est pas un spectacle, c’est une cérémonie. Il a la solennité des joueurs du moment qui invoquent le soutien des esprits des anciens, ces anciens qui se sont battus pour qu’eux aient aujourd’hui une vie meilleure que celle qu’ils ont eue. Ce n’est pas un rêve de vieux con, venez et vous verrez c’est inscrit au fronton de Puke Ariki, encore plus profondément qu’à Te Papa Tongarewa.
Arrivés ici, les légendes et les coutumes des maoris ont fait leur chemin dans les esprits. Le haka n’est pas un spectacle, c’est une cérémonie. Il a la solennité des joueurs du moment qui invoquent le soutien des esprits des anciens, ces anciens qui se sont battus pour qu’eux aient aujourd’hui une vie meilleure que celle qu’ils ont eue. Ce n’est pas un rêve de vieux con, venez et vous verrez c’est inscrit au fronton de Puke Ariki, encore plus profondément qu’à Te Papa Tongarewa.

Dans cette région on s’est battu souvent et fort, à tel point que vous pourrez lire que les guerres mondiales I et II (comme ils disent ici) ont fait moins de dégâts chez les « néozélandais » que les affrontements entre le Waikato et le Taranaki.

Des guerres fratricides au plein sens du terme. L’ambition d’un chef, une vengeance ou une jalousie et le conflit prenait corps pour une bout de frontière. Rappelons-nous que l’histoire pour les maoris est orale, ou s’écrit pour les poètes sur des feuilles de rangiora (l’ami du bushman) séchées. A la veillée on pouvait sans cesse rappeler les vengeances à ne jamais oublier.
Les guerres les plus meurtrières ont eu lieu entre le Waikato et le Taranaki autour de 1820. Les iwis du Waikato et du Taranaki n’avaient pas d’atomes crochus, c’est le moins que l’on puisse dire.


Le Pa Puke Rangiora était une place forte, au-dessus de la rivière Waitara, il permettait de voir loin et de se protéger. Un chef du Taranaki y mena un siège de 7 mois en 1821, piégeant un groupe du Waikato. Un soldat finit par s’échapper et alla chercher du secours en courant 120km en deux jours. Le Waikato vint délivrer son groupe au prix de nombreux morts dans les deux camps.

Parmi toutes ses empoignades, une belle histoire, celle de Sir Peter Buck. Né d’un père Anglais, William Buck et d’une jeune mère Maorie, Rina (les mères porteuses étaient un recours traditionnel) vers 1880. Il commença à étudier dans l’école de son village à Irenui. Son père insista pour qu’il connaisse et parle anglais, sa mère nourricière lui donna toute la culture maorie.


Il s’est occupé de l’hygiène de vie des maoris dont le nombre déclinait de plus en plus avec l’arrivée des virus apportés par les immigrants. Il n’a jamais renié son village y revenant chaque fois que son temps le lui permettait. Peter et son épouse sont partis pour les USA, où il étudia l’anthropologie à l’Université de Yale. Il est le plus éminent anthropologue des peuples polynésiens. Médecin sur le champ de bataille de Gallipoli. Il fut élu député mais n’insista pas dans cette mission. Un temps directeur de musée… Il est mort à Hawaii .

Mort en 1951, les cendres de Sir Peter Buck (Te Rangi Hīroa, son nom maori) furent rapatriées à Waitara en 1954, son mémorial est un symbole de la vie maorie en figure de proue stylisée. Ces cendres ont été dispersées sur le bush du Ngāti Mutunga pā, Ōkoki.
Cette histoire et ses combats successifs (sans compter ceux qui sont venus plus tard après 1850) ont donné un caractère particulier à cette région. Peuplée d’un peu plus de 100000 habitants dont la moitié à New Plymouth. Leur répartition ethnique d’origine: un peu plus de 70% par des habitants d’origine européenne, 10% de métis, 7% de maoris…Le climat influencé fortement par le Taranaki ne doit pas très bien convenir aux communautés asiatiques et polynésiennes peu nombreuses dans cette province.
La région est administrée par un conseil régional dont le siège est à Stratford. Il s'occupe de la politique et du planning, la défense civile, les ressources, les terres, le transport, la récréation, et d'autres sujets encore dont l’environnement.
Je me dis quand même quand je me souviens de nos "guéguerres" de village qu'un match de rugby entre Waikato et Taranaki doit être drôlement épicé....
Je me dis quand même quand je me souviens de nos "guéguerres" de village qu'un match de rugby entre Waikato et Taranaki doit être drôlement épicé....
Michel Prieu
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