Samedi après-midi, c’est jour de rugby. Tous les stades sont animés. Aujourd’hui une nouvelle invitée, la pluie. Elle a détrempé les terrains et ce n’est pas rien, la peine des jeux de Petone a pris un teint boueux.

Le rugby fait voyager. Ce n’est rien de le dire , vous pouvez le faire dans votre quartier, le village voisin ou le monde entier. A l’entrée des joueurs du match 4 de Jubilee Cup, un jeune écossais a joué de la cornemuse.
Pour les deux équipes des amis Lions sont dans les tribunes colorant un peu plus le bleu sombre de Petone et le bleu-roi (de France) de North Union. Pour être en santé les toubibs vous disent de bouger (bien qu’eux ne le fassent pas toujours), être supporter d’un club de sport, et suivre les équipes, c’est aussi du sport !
Le rugby se joue en hiver, je ne sais pas pourquoi mais cela donne au jeu une forme particulière. Pour attaquer, c’est compliqué surtout quand en plus le vent s’y met. L'équipe qui joue contre le vent doit tout jouer à la main. Une façon d’apprécier le toucher de ballon et la dextérité de bon nombre de joueurs cet après-midi.
J’ai bien aimé la première mêlée écroulée. Le jeune arbitre ne s’est pas démonté. Il a copieusement enguirlandé les premières lignes, ça a bien duré 3 minutes. Plus une seule mêlée du match ne s’est joué de manière désordonnée. Je n’ai jamais vu ça.
J’en parlerai à Wayne, le Chairman du club de rugby de Petone a qui j’ai demandé de m’expliquer, les liens entre l’école, les clubs amateurs et les professionnels. Il a gentiment accepté, on va se voir dans la semaine. Je vous mettrai ça au propre, des fois que cela donnerait des idées au rugby Français largement à la ramasse cet été.
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Gros bobo ? |
Un résultat mitigé pour Petone qui a encore perdu en fin de match. Ils seront derniers à mi championnat. Pas de quoi entacher le respect entre les deux équipes qui se congratulent à la fin du match. C’est aussi ça le rugby le match fini. Et tout le monde se retrouvera au club ce soir pour suivre ensemble le match que tout le monde attend à la télé, le tout bien arrosé… De quoi finir la semaine en laissant le travail où il est !
WELLINGTON WESTPAC STADIUM
Depuis ce matin, je suis tout excité, ce grand match au bout du monde il y a longtemps que je l’attendais. Quand vous avez joué au rugby, vous êtes piqué à jamais. Difficile de savoir comment cela s’est fait, mais il en est ainsi. J’ai grandi avec cela dans la tête et dans le sang.

Chez les All Blacks c’est plus retenu, comme une sorte de déférence face à l’exubérance des supporters dont les arrières grands parents sont venus coloniser l’île habitée alors par les ancêtres des Polynésiens. Les supporters semblent empruntés, comme subjugués. Intéressant comme comportement. Les plus entreprenants ont sculpté sur leur visage les courbes d’un « moko » simplifié. Ce dessin sur le visage est un message, un bout de culture vitale. Je vous en parlerai plus tard dans la virée. Un moment enchanté , je vous le promet.
Toutes les tuniques rouges emplissent les cafés montrant à côté des noirs calmement installés une franche aménité. Pas une once d’agressivité.
Dans le semaine les journaux n’ont pas été tendres avec le coach des Lions, qu’ils ont grimé en clown, ce qu’il n’a pas apprécié. Il est remonté, d’avoir perdu la semaine dernière ne lui a pas plu. C’est ce que j’aime chez les anglo-saxons. Ils parlent et ils font. L’avant match n’est pas terminé, parole au capitaine Read dans tous les kiosques. Capitaine des All Blacks est une fonction plus exposée que le rôle de Premier Ministre.

Ce mec est épatant, il est présent même sur une photo de mode. Un physique de guerrier, un mental de samouraï de l’ancienne cuvée. Il incarne à lui seul un mélange de son prédécesseur Richie McCaw et de l’ancien Dave Gallaher. Un courage jusqu’au sacrifice, mais c’est aussi un fédérateur d’énergie. Cerise sur le gâteau, il a de l’empathie pour ses co-équipiers. Il est en train d’écrire sa propre histoire.

Un qui a déjà écrit la sienne, le chéri de ces dames... Dan Carter, All Black pour l'éternité mais jouant maintenant à Paris. Il est en visite pour l'occasion des vacances et donne son avis à un célèbre reporter télé dont la coiffure ne passe pas inaperçue.

Petite halte au calme dans une crêperie « française », un peu à l’écart du tohu-bohu. Pas franchement bretonne avec beaucoup d'anglais, mais on y parle français (et belge avec l’accent tout fait). On ira voir de nouveau, histoire de discuter sur la vie d'ici; avoir toutes les nuances en anglais n’est pas toujours aisé.
Un qui a déjà écrit la sienne, le chéri de ces dames... Dan Carter, All Black pour l'éternité mais jouant maintenant à Paris. Il est en visite pour l'occasion des vacances et donne son avis à un célèbre reporter télé dont la coiffure ne passe pas inaperçue.
Petite halte au calme dans une crêperie « française », un peu à l’écart du tohu-bohu. Pas franchement bretonne avec beaucoup d'anglais, mais on y parle français (et belge avec l’accent tout fait). On ira voir de nouveau, histoire de discuter sur la vie d'ici; avoir toutes les nuances en anglais n’est pas toujours aisé.
Arrivés dans le stade, le rouge est mis. Installés à l’abri pas assez d’yeux pour tout regarder. Nous serons 39931 à regarder, hurler, chanter, manger d’énormes saucisses et boire de la bière par paquets. Les sourires sont partout, les selfies cliqués à tous les étages, incroyable animation. Rien ne laisse augurer de la bataille qui va se jouer.
C’est un vrai défi pourtant. Un bout d’histoire qui va se jouer sous nos yeux. Sérieux mais pas pris au sérieux. Très particulier de ressentir ça pour un esprit latin.
La pluie toujours mais le combat a commencé. Le Haka des tribunes fait moins vibrer qu’à la télé mais tout de même, je l’ai filmé, immortalisé ! Il a une grande importance, plus tard je préciserai.
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Internet |
Premier All Black à se faire jeter lors d’un match de cette importance à domicile (les autres étaient à l’extérieur à une époque où le carton n’existait pas), il a signé son bon de sortie du Team des All Blacks.

A partir de là le match a changé d’âme. Les rouges ont fait beaucoup de fautes et auraient pu être condamnés, mais Barrett n’a pas mis les points quand il le pouvait. Les Rouges, comme des anglo-saxons qu’ils sont, ont mis le paquet jusqu’au dernier moment. Pas question de lâcher ! Jamais ! Attitude mentale mainte fois remarquée, un trait de caractère que je ne peux qu’admirer.
Françoise à mes côtés a tout flashé, elle comprend de mieux en mieux le rugby, mais admet que c’est compliqué. D’ici la fin de la tournée elle a, en plus de l’espagnol et de l’anglais, de quoi étudier. Voir des matches comme ça me donne plein d’idées.
Les Rouges sur le fil ont gagné, c’est superbe pour les organisateurs. Une bouffée d’air pur pour les prochaines années. Les Lions n’ont pas gagné depuis 1971, un jour ils vont se lasser.
Considérations personnelles. A la fin du match aucun commentaire particulier, personne n’a démérité. Les supporters sont toujours aussi enjoués et maintenant je peux dire que certains vont flotter. Il pleut encore mais c’est de mousse qu’ils vont être trempés !
Photos et Mise en page : Francoise Devillechabrolle
Michel Prieu
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Blog Rugby: variationsetideesrugby.blogspot.com
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